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Parlement

Déclarations d'intérêts: ce que dévoilent les parlementaires

Les déclarations d'intérêts de tous les parlementaires sont consultables en ligne.

Les déclarations d'intérêts de tous les parlementaires sont consultables en ligne. - -

Revenus annexes élevés, emploi de proches, activités parfois sujettes à des conflits d'intérêts... Les parlementaires ont dû dévoiler une partie de leur vie professionnelle à travers des déclarations rendues publiques jeudi.

Voyeurisme pour les uns, grand progrès pour les autres, la publication ce jeudi des déclarations d'intérêts des parlementaires a en tout cas eu pour effet de donner un coup de projecteur sur le train de vie des élus français. Travail en famille ou entre amis, revenus dignes de grands patrons...Certains ont beau crier à l'inquisition, la transparence a bel et bien pris ses quartiers au coeur des institutions de la République. Revue non exhaustive des déclarations des députés et sénateurs tricolores.

Ils risquent le conflit d'intérêts

Certains n’hésitent pas à mélanger les genres, quitte à flirter avec le conflit d’intérêts. On pourrait ainsi citer Malek Boutih, membre de la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée, mais aussi directeur des relations institutionnelles de la radio Skyrock.

Autre cas sur lequel il est possible de s’interroger, celui de l’UDI Meyer Habib. Le député est à la fois membre de la commission des Affaires étrangères et du très influent Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).

Ils gagnent plus de 100.000 euros par mois

Une vingtaine de parlementaires ont des activités annexes leur rapportant plus de 100.000 euros par an. Parmi eux figurent plusieurs ténors de l’UMP. Ainsi, Jean-François Copé a gagné 231.808 euros en plus de ses revenus parlementaires, grâce à ses activités d’avocat, de conférencier et d’écrivain. François Fillon, lui, a gagné 142.500 euros supplémentaires l’an dernier. Il décrit ses activités par "conseil" et "conférences".

Côté FN, Gilbert Collard, député du Gard, a déclaré gagner l’an dernier en tant qu’avocat 192.000 euros. Enfin, grand champion de la catégorie, Jean-Michel Baylet, sénateur et patron du parti radical de gauche. L’homme déclare près de 679.000 euros de revenus annexes, liés à ses fonctions de patron de presse (Dépêche du Midi, Midi Olympique, Nouvelle République des Pyrénées), et du groupe Occitane.

Ils travaillent avec leur femme

Les collaborateurs parlementaires sortent de l’ombre. Et leurs noms de famille réservent parfois quelques surprises. Ainsi, on estime que quelque 15% des parlementaires emploient un membre de leur famille. Une pratique qui n’est pas répréhensible aux yeux de la loi, tant que l’employeur respecte certaines règles

Ainsi, la femme de Jean-François Copé est sa collaboratrice parlementaire, la femme de Claude Bartolone (PS) est chargée de mission dans son cabinet de président de l’Assemblée, la femme de Jean-Christophe Lagarde (UDI) est maire-adjointe de Drancy, la femme d’Eric Ciotti (UMP) est directrice adjointe du cabinet du maire de Nice, etc.

L’un d’eux, dont l’épouse est pourtant connue pour son mandat de maire-adjointe (et pour d'autres affaires, notamment judiciaires), a oublié de remplir cette case, qu’il a barrée d’un "Néant": il s’agit de Patrick Balkany, député-maire UMP de Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine. Isabelle Balkany appréciera.

Ils s'entourent de leurs alliés

Certains élus ont choisi de travailler avec des valeurs sûres de la politique, avec qui ils partagent une certaine idéologie, voire dans certains cas une véritable amitié. Ainsi, la sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann emploie (à temps partiel) le vice-président de la Région Ile-de-France Emmanuel Maurel. Accessoirement, celui-ci est le leader de l’aile gauche du parti, à laquelle appartient l’élue.

Même scénario à droite, où le député Philippe Briand, s’est entouré de trois collaborateurs aguerris. L’un, Frédéric Augis, est le maire de Joué-Les-Tours, qui appartient à la circonscription de l’ancien trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy. L’autre, Bruno Lavillate, est l’une des figures de la droite tourangelle quand le dernier, Joël Pelicot, est carrément son suppléant.

Yann Duvert et Alexandra Gonzalez