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Comment vont être examinées les motions de censure visant le gouvernement Philippe

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- - Le Premier ministre a engagé sa responsabilité par le 49.3 pour faire passer la réforme des retraites

La conférence des présidents de groupe de l'Assemblée nationale s'est réunie ce lundi pour délibérer sur l'ordre d'arrivée des deux motions, ainsi que sur leur horaire d'examen.

La journée s'annonce bruyante mardi au Palais-Bourbon. Ce lundi, la conférence des présidents de groupe de l'Assemblée nationale s'est réunie pour organiser l'examen des deux motions de censure déposées contre le gouvernement après son usage de l'article 49.3 samedi. L'une a été brandie par le groupe Les Républicains, l'autre par l'ensemble des groupes de gauche - insoumis, communiste et socialiste. 

Selon nos informations, les deux textes seront examinés à l'issue de la séance hebdomadaire de questions au gouvernement. Conformément à son reformatage par Richard Ferrand, cette séance s'écoule de 15 à 17 heures. Ce sera donc "à partir de 17h30" que les députés pourront débattre des motions de censure. 

"Et probablement jusque tard. Il faut compter entre 4 et 5 heures de temps de parole", nous précise cette source bien informée.

En tout et pour tout les discussions, entre prises de position des présidents de groupes et interventions de divers orateurs, sans compter les interruptions de séance, pourraient s'éterniser au-delà de 21h30, voire 22 heures. C'est le Premier ministre Édouard Philippe qui ouvrira le bal, puisque c'est lui qui met sa responsabilité en jeu.

La droite devant la gauche en ordre d'arrivées

Vient ensuite la question subsidiaire, mais non moins importante politiquement, de l'ordre d'arrivée des deux motions. Un cadre LR nous évoquait la logique selon laquelle l'ordre d'examen dépendrait de celle des dépôts. Or samedi, la droite a dégainé l'article 49.2 plus rapidement que LFI, le PCF et le PS, beaucoup moins unifiés sur la méthode à adopter contre le gouvernement au Parlement. 

"On était prêt depuis le milieu de la semaine", nous explique ce député. Une précaution compréhensible, dans la mesure où Édouard Philippe et les membres de son gouvernement dissimulaient de moins en moins et ce, dès mardi dernier, leur intention d'utiliser le 49.3 pour faire passer la réforme des retraites sans vote en première lecture. 

Selon ce même ténor LR, cette première motion "fera foi du nombre de députés qui veulent faire chuter le gouvernement". "La motion France insoumise, c'est plus du folklore", ajoute-t-il.

"Un exercice long et fastidieux"

La droite devrait obtenir gain de cause. Un proche de Richard Ferrand affirme auprès de BFMTV.com que "logiquement", les deux motions "devraient être examinées selon l'ordre de dépôt, soit LR puis gauche". Quoi qu'il en soit, ni l'une ni l'autre ne devraient être adoptée, LaREM et le MoDem occupant à eux deux 345 sièges, soit une cinquantaine de plus que la majorité absolue. 

"C'est un exercice assez long et fastidieux qui écrase un peu l'atmosphère", rappelle un poids lourd de la macronie. "Mais je ne doute pas que le discours du Premier ministre donnera lieu à quelque vociférations", glisse-t-il.
Jules Pecnard