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Parlement

Après des débats cacophoniques, l'Assemblée adopte la réforme controversée de son règlement

Lors du vote solennel sur la proposition de résolution de Richard Ferrand, les oppositions ont quitté l'hémicycle. Le clou d'une séquence courte mais qui a illustré l'incapacité de la majorité à faire consensus avec les autres groupes.

"Vous ne faites qu'un seul geste en direction du peuple, vous le bâillonnez!" C'est par ces mots que la députée La France insoumise Mathilde Panot a conclu l'explication de vote de son groupe, juste avant que ne soit adoptée la refonte du règlement de l'Assemblée nationale ce mardi.

Avant de quitter le pupitre central, l'élue LFI s'est couvert la bouche avec un foulard bleu. Le genre de happening dont les insoumis sont coutumiers. Dans la foulée, la proposition de résolution présentée par le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a été approuvée par 347 parlementaires contre 8.

Espoirs déçus de Richard Ferrand

À l'ouverture du scrutin, les oppositions ont collectivement quitté l'Hémicycle. Le clou d'une séquence courte et étrange, qui a illustré l'incapacité de la majorité à construire des coalitions avec les autres groupes. 

Avant que les discussions sur le texte ne démarrent le 27 mai, au lendemain des élections européennes, l'ambiance semblait plutôt détendue. Richard Ferrand, ex-patron du groupe La République en marche, espérait parvenir à un vote qui irait au-delà du simple bloc majoritaire LaREM-MoDem. Las, le locataire de l'hôtel de Lassay a suscité la colère des députés durant les séances nocturnes, expédiant parfois de nombreux amendements déposés par les oppositions.

Zizanie

Cette zizanie s'est vite faite triomphante, les oppositions s'estimant muselées notamment par la réforme du temps de parole. À l'origine, l'objectif de Richard Ferrand et de son entourage était de rendre les débats plus "fluides et efficaces" face à l'inflation législative constatée depuis des années.

Mobilisés, les différents groupes adverses ont manifesté leur mécontentement en boycottant les débats. Une conférence de presse commune, sous l'égide du député Les Républicains Philippe Gosselin, a réuni des élus socialistes, communistes et insoumis. Cette alliance de circonstance rappelle celle nouée lors de l'épisode du référendum d'initiative partagée sur la privatisation d'Aéroports de Paris

Si la réforme prévoit effectivement de condenser le temps de parole des parlementaires d'opposition durant l'étape de discussion générale d'un texte de loi, elle l'augmente durant les séances de questions au gouvernement, plus médiatisées. 

Jules Pecnard