Ambiance survoltée à l'Assemblée nationale

ARENE PARLEMENTAIRE – Les ministres Emmanuel Macron et François Rebsamen chahutés et un nouvel appel à la démission de Christiane Taubira... La séance de questions au gouvernement avait des airs de comédie, mardi à l'Assemblée .

Les questions au gouvernement se transforment parfois en théâtre où s'enchaînent petites phrases bien préparées et répliques assassines, que ce soit au sein de l'Hémicycle, dans les couloirs du Palais-Bourbon ou sur les réseaux sociaux. Et la séance de ce mardi en est un parfait exemple.

# Les applaudissements ironiques adressés à Macron

Une fois oubliés le calme et le sérieux de l'unité nationale, l'agitation était à son comble mardi. Le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone a dû appeler au calme à plusieurs reprises. Certains députés UMP ont ainsi moqué la loi Macron, actuellement en discussion à l'Assemblée. Alors que le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, détaillait l'avancée de l'examen de son projet de loi, il a reçu des applaudissements et encouragements ironiques de membres de l'opposition, moquant par exemple les mesures sur les autocars.

# Le serpent de mer des 35 heures

La séance avait également un air de déjà-vu. La députée UMP Virginie Duby-Muller a une nouvelle fois invité Manuel Valls à déverrouiller les 35 heures, jugeant qu'il s'agit d'une "aberration d'un point de vue économique". Le ministre du Travail, François Rebsamen, a rappelé comme à chaque fois que la droite "n'y avait pas touché pendant dix ans" et a défendu cette "mesure de progrès social".

# Taubira toujours dans le viseur de la droite

Christiane Taubira avait eu le droit mercredi à une standing-ovation alors que le député UMP Yannick Moreau demandait sa démission. Lui reprochant également sa politique, Nicolas Dupont-Aignan a demandé à son tour à Manuel Valls: "Quand allez-vous vous séparer de Christiane Taubira?" Réfutant les critiques formulées à l'encontre de sa politique carcérale, la ministre de la Justice lui a lancé: "rendez-vous pour nos résultats monsieur le député."

# Priorité aux jeunes élus

Elu dimanche lors de la municipale partielle d'Ajaccio, le député UMP, Laurent Marcangeli, a eu l'honneur de poser la première question de la séance, sous les applaudissements de ses collègues. Elle portait comme deux autres de ses collègues plus tard sur la politique du gouvernement pour lutter contre le chômage. "N'est-il pas temps de parler véritablement du chômage?" dans ce pays a lancé l'élu corse. L'avocat de 34 ans a appel" à assouplir le marché du travail, réformer le contrat de travail, revoir les seuils sociaux et… revenir sur les 35 heures.

Laurent Marcangeli a remporté nettement l'élection municipale partielle d'Ajaccio dimanche. © Assemblée natioanle

Karine Lambin