BFMTV
Politique

Paris dit avoir appuyé un raid militaire mauritanien au Sahara

BFMTV
PARIS (Reuters) - La France a dit avoir fourni un appui "technique et logistique" à une "opération antiterroriste" de la Mauritanie contre Al...

PARIS (Reuters) - La France a dit avoir fourni un appui "technique et logistique" à une "opération antiterroriste" de la Mauritanie contre Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), groupe qui détient un otage français depuis trois mois.

Six islamistes ont été tués et un grand nombre d'explosifs, de munitions et de renseignements ont été saisis, a dit à la presse à Nouakchott le ministre mauritanien de l'Intérieur, Mohamed Ould Boilil.

Cette opération, menée jeudi à l'aube dans une zone du désert du Sahara qui n'est pas précisée, visait à prévenir une attaque du réseau AQMI contre la Mauritanie, dit le ministère français de la Défense dans un communiqué.

Le raid a permis de "neutraliser le groupe de terroristes" qui refuse de donner des preuves de vie de Michel Germaneau, ressortissant français de 78 ans enlevé au Niger le 22 avril.

"Des moyens militaires français ont apporté un soutien technique et logistique à une opération mauritanienne destinée à prévenir une attaque d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) contre la Mauritanie", écrit le ministère français.

Il se borne à indiquer que l'opération "conduite par les Mauritaniens a permis de neutraliser le groupe de terroristes et de faire échec au projet d'attaque contre des objectifs mauritaniens". Il ne précise pas le lieu de l'opération ni les moyens engagés.

Selon le blog "secret défense" de Libération, des équipes du Commandement des opérations spéciales (COS) sont "très discrètement présentes depuis plusieurs mois en Mauritanie" mais le service action de la DGSE est lui aussi dans la région.

Les pays d'Afrique de l'Ouest et les services de sécurité occidentaux tentent de lutter contre des factions régionales armées d'Al Qaïda qui agissent dans des coins reculés du Sahara.

ULTIMATUM

Le groupe visé par l'armée mauritanienne est celui qui a exécuté un otage britannique il y a un an "et qui refuse de donner des preuves de vie et d'engager le dialogue en vue de la libération de notre compatriote Michel Germaneau", dit Paris.

Le raid a été mené quelques jours avant l'expiration d'un ultimatum fixé par les islamistes qui retiennent en otage Michel Germaneau, dont le rapt il y a trois mois s'est produit près de la frontière avec le Mali et l'Algérie.

L'AQMI a menacé le 12 juillet de l'exécuter dans un délai de quinze jours si le gouvernement français ne se pliait pas à ses exigences. L'organisation réclame en échange de son otage la libération de prisonniers et affirme que sa vie relève désormais de la responsabilité du président Nicolas Sarkozy.

Le groupe islamiste a diffusé en mai une photo et un enregistrement audio de Michel Germaneau. Cet ingénieur à la retraite, qui a travaillé dans le secteur pétrolier en Algérie, se disait en mauvaise santé et demandait à Nicolas Sarkozy de trouver une "bonne solution".

A la télévision le 12 juillet, le chef de l'Etat a fait part de sa "brûlante" inquiétude concernant Michel Germaneau.

A la question de savoir si la France avait des preuves de vie de l'otage, Bernard Valero, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, a répondu vendredi lors d'un point de presse: "Nous y travaillons".

Dans son édition de samedi, le journal Le Monde rappelle que Michel Germaneau, cardiaque et suivi par un traitement anticoagulant, n'a plus de médicaments depuis le 18 juin.

Le Mali a fait savoir qu'il n'avait pas été impliqué dans le raid de jeudi mais de source autorisée sur place on rapporte qu'un appareil avait utilisé un aéroport dans le nord du pays.

"Nous l'avons appris par la presse, c'est pourquoi il y a confusion", a dit un membre du ministère malien de la Défense. "C'est vrai qu'il y a des accords sur le droit de poursuite le long de la frontière mais dans la plupart des cas, les officiers sont informés. Ce ne fut pas le cas", a-t-il ajouté.

Selon le journal El Pais, le gouvernement espagnol a été informé de l'opération juste avant son déclenchement et s'est vivement inquiété pour la sécurité de deux otages espagnols censés être détenus par le même groupe depuis huit mois.

Les deux travailleurs humanitaires espagnols "vont bien", a déclaré le vice-Premier ministre espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega, et leurs ravisseurs "ne sont pas les mêmes que ceux des citoyens français".

Elizabeth Pineau, avec à Paris John Irish, Raquel Castillo à Madrid et David Lewis à Dakar, édité par Gilles Trequesser