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Politique

Paris devrait maintenir Vigipirate à son niveau actuel

Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a déclaré lundi que la mort d'Oussama ben Laden ne remettait pas en cause la présence militaire de la France en Afghanistan. /Photo prise le 2 mai 2011/REUTERS

Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a déclaré lundi que la mort d'Oussama ben Laden ne remettait pas en cause la présence militaire de la France en Afghanistan. /Photo prise le 2 mai 2011/REUTERS - -

BORDEAUX/LYON (Reuters) - Paris devrait maintenir son dispositif antiterroriste Vigipirate au niveau actuel bien que la menace reste élevée après la...

BORDEAUX/LYON (Reuters) - Paris devrait maintenir son dispositif antiterroriste Vigipirate au niveau actuel bien que la menace reste élevée après la mort d'Oussama ben Laden, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé.

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, en déplacement à Lyon, a toutefois annoncé que le dispositif serait "adapté".

"Nous sommes en Vigipirate rouge. Je ne pense pas que de ce point de vue des décisions seront prises, mais il appartient au ministre de l'Intérieur (...) d'en décider", a dit Alain Juppé lors d'une conférence de presse à Bordeaux.

La France maintient le plan antiterroriste Vigipirate au niveau rouge, l'avant-dernier sur l'échelle des risques, depuis les attentats de Londres de 2005. Ce dispositif est discrètement renforcé pendant les périodes à risque.

A Lyon, Claude Guéant a déclaré à des journalistes que "le niveau de risque terroriste était élevé avant la mort de ben Laden. Il reste élevé après sa mort".

"Vous savez que le plan Vigipirate est un plan qui est adapté en permanence à l'estimation du risque. Il devra donc être adapté à la situation nouvelle que nous connaissons."

Le ministre des Affaires étrangères a néanmoins appelé les Français présents dans le Sahel, où quatre d'entre eux sont détenus par Al Qaïda au maghreb islamique (Aqmi), à la prudence.

"Ce qui est clair, c'est que la menace terroriste existe, je pense notamment à tous nos compatriotes qui sont dans le Sahel et je ne peux qu'une fois encore les inciter à la prudence", a-t-il ajouté.

PAS DE SPÉCULATION

Alain Juppé s'est refusé à toute spéculation sur l'incidence que la mort d'Oussama ben Laden pourrait avoir sur le sort des otages français.

"Ce que je souhaite, c'est que nous poursuivions l'action qui est la nôtre pour obtenir la libération des otages. Je laisse le soin aux commentateurs de mesurer si ça va dans le bon sens, si ça va dans le mauvais sens", a-t-il dit.

De même, le ministre ne s'est pas avancé sur le fait de savoir si la "nouvelle donne" créée par la mort du chef d'Al Qaïda allait susciter des représailles ou au contraire dissuader les groupes radicaux.

"On peut dire tout et son contraire. On peut dire que ça va les décourager et les inciter à moins d'initiatives. On peut dire que ça va les radicaliser et les pousser en avant. On n'en sait rien", a-t-il expliqué.

Alain Juppé a laissé entendre que Paris n'avait pas été informé de l'opération américaine au cours de laquelle Oussama ben Laden a été tué.

"Il est parfaitement normal que les conditions, le moment d'une opération aussi risquée que celle qui a été menée ait été tenue secrète", a-t-il dit.

Claude Canellas à Bordeaux et Catherine Lagrange à Lyon, édité par Gérard Bon