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Paris déploie des hélicoptères en Libye, Londres suivrait

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BRUXELLES/PARIS (Reuters) - La France a décidé d'intensifier son intervention en engageant des hélicoptères d'attaque dans les opérations de...

BRUXELLES/PARIS (Reuters) - La France a décidé d'intensifier son intervention en engageant des hélicoptères d'attaque dans les opérations de combat, deux mois après le début de l'intervention de l'Otan en Libye.

Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a confirmé lundi, en marge d'une réunion avec ses homologues de l'UE à Bruxelles, qu'une décision avait été prise en ce sens.

Il a toutefois refusé de dire si des alliés se joindraient à l'initiative française alors que plusieurs diplomates européens avaient indiqué dans la journée que d'autres membres de la coalition engagée en Libye, dont le Royaume-Uni, devraient participer à l'opération.

"Ce que nous souhaitons, c'est mieux adapter nos capacités de frappe au sol avec des moyens qui permettent des frappes plus précises. C'est l'objectif de la mise en oeuvre des hélicoptères", a dit Alain Juppé à la presse.

Mais "ce n'est pas un changement de stratégie. Nous sommes toujours dans la même stratégie: protéger les populations en affaiblissant les moyens militaires de Kadhafi", a-t-il insisté, tout en précisant que la décision s'inscrivait dans le cadre des résolutions de l'Onu et de la planification de l'Otan.

Des hélicoptères Gazelle et Tigre ont été embarqués à bord du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre qui a quitté Toulon le 17 mai en direction des côtes libyennes, avec environ 450 hommes à son bord, a dit un diplomate, qui a mis en doute le chiffre de 12 appareils avancé par Le Figaro.

Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major des armées, a confirmé que le Tonnerre avait appareillé le 17 mai, tout en précisant qu'il n'était pas engagé pour le moment sur le théâtre des opérations.

Interrogé par Reuters, il n'a pas confirmé l'embarquement d'hélicoptères à bord, tout en soulignant que les BPC étaient généralement dotés de tels appareils.

PAS DE PROJET BRITANNIQUE

Les hélicoptères français devraient permettre de mieux viser les postes de commandement et les structures de ravitaillement des forces fidèles à Mouammar Kadhafi.

Ils devraient par ailleurs éviter tout dommage collatéral alors que l'utilisation de véhicules civils et le stationnement de chars dans les villes rend la tâche des militaires de la coalition particulièrement difficile.

Enfin, cet engagement viserait aussi à accélérer les opérations contre les troupes du colonel Kadhafi et à inciter les partenaires de la France à s'engager plus massivement avant que Paris ne soumette la prolongation de l'opération libyenne à l'autorisation du parlement, au plus tard le 19 juillet.

Egalement présent à Bruxelles, le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a indiqué que les Britanniques enverraient eux-aussi des hélicoptères en Libye.

"Les Britanniques, qui ont des moyens comparables aux nôtres, vont faire la même chose que nous", a-t-il dit, précisant que le navire de débarquement HMS Ocean, qui croise actuellement au large de Gibraltar, serait utilisé à cette fin.

Prié de dire quand cela serait fait, il a répondu : "Le plus tôt, le mieux (...), c'est ce que pensent les Anglais."

Un porte-parole du ministère britannique de la Défense a cependant déclaré que Londres n'avait "aucun projet visant à déployer des hélicoptères d'attaque" en Libye et le secrétaire au Foreign Office William Hague n'a pas non plus confirmé l'envoi d'hélicoptères par Londres.

"Nous sommes à l'évidence d'accord avec la France, et avec tous nos autres partenaires, y compris tous nos partenaires réunis aujourd'hui (à Bruxelles), sur la nécessité d'intensifier les pressions militaires, économiques et diplomatiques sur le régime Kadhafi", a-t-il dit.

"Cette intensification porte lentement ses fruits même si nous ne savons pas combien de temps cela prendra", a-t-il ajouté. "Nous nous dirigeons certainement vers un nouveau renforcement de la campagne militaire."

Julien Toyer, avec David Brunnstrom à Bruxelles et Gérard Bon à Paris, édité par Yves Clarisse