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Politique

Parenthèse estivale avant l'heure de vérité budgétaire

Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault s'est réuni mercredi autour du chef de l'Etat pour un dernier conseil des ministres avant les vacances, une trêve estivale que les ministres abordent avec dans leurs bagages de rigoureuses "lettres plafond" pour 2013,

Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault s'est réuni mercredi autour du chef de l'Etat pour un dernier conseil des ministres avant les vacances, une trêve estivale que les ministres abordent avec dans leurs bagages de rigoureuses "lettres plafond" pour 2013, - -

PARIS (Reuters) - Deux mois et demi après l'entrée en fonction de François Hollande, le gouvernement français s'accorde une trêve avec dans ses...

PARIS (Reuters) - Deux mois et demi après l'entrée en fonction de François Hollande, le gouvernement français s'accorde une trêve avec dans ses bagages de rigoureuses "lettres plafond" pour 2013, moment de vérité pour le redressement des finances publiques.

Le chef de l'Etat a réuni mercredi l'ensemble des membres du gouvernement pour un dernier conseil des ministres avant leurs vacances et un séminaire destiné à faire le point des mesures mises en oeuvre et des chantiers de la rentrée.

Le prochain conseil des ministres, prévu le 22 août, examinera le plan d'action du gouvernement pour les mois à venir.

Pour l'heure, la priorité est au satisfecit et à "la mise en perspective", méthode que l'opposition assimile à une perte de temps "nocive" pour le pays dans un contexte de crise aiguë.

Une critique que balaye l'exécutif, soupçonné d'attentisme face à l'urgence économique, en invoquant la nécessité de "prendre du temps" pour ne pas heurter une société française "brutalisée" selon lui par le quinquennat "abrupt" et "expéditif" de Nicolas Sarkozy.

"C'est le fait de prendre ce temps qui nous fait gagner du temps", a souligné la porte-parole du gouvernement.

Sans craindre le paradoxe, Najat Vallaud-Belkacem a déclaré dans un même souffle que le président et son Premier ministre avaient insisté sur le fait qu'"il n'y a pas de temps à perdre".

"PAS DE TEMPS À PERDRE"

"Il nous reste désormais à donner au pays la cohérence de l'action publique qu'il attend. Cette cohérence passera par nos trois priorités: le redressement, la justice et la jeunesse. Pour faire tout cela, pas de temps à perdre", a résumé François Hollande, selon la porte-parole gouvernementale.

Après l'adoption, mardi, d'un budget rectificatif pour 2012 prévoyant 7,2 milliards d'euros d'impôts supplémentaires, le gouvernement s'attelle au projet de loi de finances pour 2013, qui doit entériner un retour du déficit public à 3% du PIB à la fin de l'année prochaine, contre 4,5% cette année, avec 33 milliards d'euros à trouver.

"Nous avons hérité d'une situation des finances publiques qui est mauvaise" mais "nous tiendrons nos objectifs (...) tout en mettant en oeuvre une politique qui permettra le retour de la croissance, la préparation de l'avenir", a assuré Jean-Marc Ayrault à l'issue du séminaire gouvernemental, qui a été suivi d'un déjeuner à l'Elysée.

Le chef du gouvernement a adressé mercredi après-midi à ses ministres les "lettres plafond" qui allouent le montant global des crédits ministériels pour 2013 et au-delà avec pour ligne de force la limite à +0,8% par an de l'évolution de la dépense publique pendant cinq ans.

Ces "feuilles de route" se fondent sur les lettres de cadrage envoyées fin juin aux ministres qui fixent des objectifs de baisse des dépenses de fonctionnement de 7% entre 2012 et 2013 et de 2,5% par an des effectifs publics, hors éducation, justice, police et gendarmerie, d'ici 2015.

PAS D'ARBITRAGE SUR LA CSG

Certains ministères grincent des dents mais se sont pliés à "l'effort juste". Le Premier ministre les a remerciés mercredi "pour les efforts réalisés".

Le projet de loi de finances 2013, qui sera présenté en conseil des ministres le 26 septembre et soumis mi-octobre à l'Assemblée lors de la session ordinaire, sera-t-il donc celui de la rigueur?

"Ce n'est pas la peine d'employer des mots qui n'ont pas de sens", a répliqué Jean-Marc Ayrault aux journalistes.

Najat Vallaud-Belkacem a précisé que les décisions sur le budget 2013 "n'étaient pas totalement prises" et qu'"aucun arbitrage" n'était pour l'instant intervenu sur une éventuelle hausse de la Contribution sociale généralisée (CSG).

Les ministres n'ont dit mot des arbitrages budgétaires. Seul un document de quatre pages, intitulé "Deux mois d'action gouvernementale: répondre à l'urgence, préparer l'avenir" et diffusé par les services du Premier ministre, était censé satisfaire mercredi la curiosité des journalistes.

Il détaille notamment les mesures prises depuis le 6 mai et fixe le cap pour le nouvel acte qui s'ouvre à la rentrée: outre le budget 2013, priorité est donnée aux "emplois d'avenir", à "la refondation" de l'école publique, à la décentralisation, aux suites de la conférence sociale ou encore à la conférence environnementale annoncée pour la mi-septembre.

"Même en vacances, nous restons disponibles, attentifs, pour rester au service des Français", a déclaré Jean-Marc Ayrault.

Sophie Louet, édité par Yves Clarisse