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"On ne pouvait plus continuer comme ça": scission du NPA à l'issue de son cinquième congrès

Le candidat à la présidentielle Philippe Poutou (NPA) en meeting, le 2 avril 2022 à Paris

Le candidat à la présidentielle Philippe Poutou (NPA) en meeting, le 2 avril 2022 à Paris - Sameer Al-DOUMY © 2019 AFP

"On était dans une situation, depuis longtemps, où il y avait plusieurs partis dans le parti", a expliqué ce dimanche Philippe Poutou.

Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) s'est scindé en deux à l'issue de son cinquième Congrès ce week-end, le courant des figures historiques Philippe Poutou et Olivier Besancenot prenant acte de ses désaccords politiques avec les défenseurs d'une ligne jugée trop "sectaire".

"On était dans une situation, depuis longtemps, où il y avait plusieurs partis dans le parti, avec plusieurs orientations et plusieurs pratiques militantes, et nous qui avons pris l'initiative de la séparation. On ne pouvait plus, on ne voulait plus continuer comme ça", a expliqué dimanche lors d'une conférence de presse Philippe Poutou, candidat de ce petit parti d'extrême gauche lors des trois dernières élections présidentielles.

"Nous décidons de continuer le NPA en actant de la séparation avec ces groupes", ont précisé dans un communiqué les délégués de son courant, celui de la plateforme B qui avait recueilli 48,5% des suffrages des 2000 adhérents du parti avant ce congrès.

"Ni un front de tendances et d'organisations, ni une secte politique"

"C'est jamais de gaieté de coeur qu'on arrive à ce constat politique mais c'est un choix politique de fond, celui de renouer avec ce qui était l'état d'esprit initial du NPA en 2009 dans un contexte qui a évidemment complètement changé", a complété l'autre candidat à la présidentielle Olivier Besancenot (2002 et 2007).

Le porte-parole du parti a plaidé pour "une volonté à la fois radicale et unitaire", toujours "dans une perspective anticapitaliste" mais avec une plus grande "disponiblité" aux luttes LGBT, féministes et écologiques.

Avec cette séparation, "le NPA a fait le choix de ne devenir ni un front de tendances et d'organisations, ni une secte politique", a-t-il ajouté, sans se prononcer sur les rapprochements avec la gauche, et notamment LFI.

"Irresponsable"

Avec la plateforme C, qui avait obtenu 45,3% des suffrages, il y a désormais "une bagarre de légitimité" autour du NPA, a reconnu lors de cette conférence de presse la porte-parole Christine Poupin, tout en soulignant que son courant B est "le plus nombreux" et en revendiquant la "légitimité historique et politique".

"Les porte-parole Olivier Besancenot et Philippe Poutou rompent avec le NPA. Un acte irresponsable!", a dénoncé dimanche sur Twitter l'un des porte-parole de la plateforme C, Gaël Quirante, qui revendique notamment le soutien du secteur jeunes du NPA.

"Partout les comités, les fédérations, les branches du NPA doivent se réunir et prendre clairement position", a-t-il demandé.

Dans un communiqué publié dimanche soir, les partisans de la plateforme C assurent que "le NPA continuera malgré le départ de ses principaux porte-parole" et indiquent que "dès lundi", ils "réuniront toutes les instances du NPA".

A.G avec AFP