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Olivier Besancenot sur l'immigration: "Ceux qui ferment des entreprises, ce sont des capitalistes français"

Invité de BFMTV ce dimanche, l'ancien porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste a fustigé le récent discours du président de la République, qui a durci le ton sur la question de l'immigration, appelant à regarder ce sujet "en face".

Invité de l'émission de BFMTV Et en même temps ce dimanche, Olivier Besancenot a principalement analysé les nombreuses manifestations ayant eu lieu samedi en France, de la marche pour le climat à la mobilisation de Force ouvrière contre la réforme des retraites.

Mais l'ancien porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a également fustigé le récent discours d'Emmanuel Macron, dans lequel le président de la République a durci le ton sur la question de l'immigration, appelant à "regarder ce sujet en face".

Attaquer l'immigration ne réglera rien aux "problèmes quotidiens"

Pour Olivier Besancenot, le chef de l'État se contente d'utiliser '"une vieille méthode pour faire diversion", alors que de nombreux mouvements sociaux, des gilets jaunes aux grèves contre la réforme des retraites, secouent actuellement la France.

"Vous pourrez vous attaquer de n'importe quelle manière à l'immigration, vous ne réglerez rien à vos problèmes quotidiens. Ni à vos problèmes de santé, ni à vos problèmes de nourriture, ni à vos problèmes de toit, ni à vos problèmes d'emploi, ni à vos problèmes de salaire", a déclaré Olivier Besancenot face à Apolline de Malherbe.

Et d'appeler à ne pas "s'en prendre à son voisin", mais "à ceux qui sont en haut, dont on pense qu'ils sont invisibles, mais qui sont responsables de la situation".

"La xénophobie, ça touche toutes les catégories sociales"

Répondant à Emmanuel Macron qui a également jugé que l'immigration n'était pas le problème des "bourgeois" mais des "classes populaires" qui "vivent avec", l'ancien candidat aux élections présidentielles a également dénoncé un "mépris de classe" de la part du président de la République. "Le racisme, la xénophobie, ça touche toutes les catégories sociales. La bourgeoisie autant que les classes populaires", a-t-il estimé.

"Ceux qui aujourd'hui ferment des entreprises, ferment des services publics, c'est pas vos voisins de pallier qui viennent de tel ou tel pays et qui n'ont la même origine culturelle et religieuse que vous. C'est des capitalistes, et souvent des capitalistes bien français qui se gavent sur notre dos avec, en plus, l'argent de nos impôts", a-t-il lancé.

Pour Olivier Besancenot, Emmanuel Macron reste dans "le domaine du fantasme" concernant l'immigration, et il "va se mettre les pieds dans le tapis" en tentant de placer ce sujet au cœur des débats. "L'aspiration majoritaire est de parler des questions sociales", a jugé l'ancien porte-parole du NPA.

Juliette Mitoyen