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Politique

Nouvelles révélations du Canard: Fillon dénonce une "présentation mensongère"

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- - Thomas Samson - AFP

Après de nouvelles révélations du Canard enchaîné dans son édition de mercredi sur les indemnités perçues par Penelope Fillon pour son licenciement de l'Assemblée nationale, François Fillon dénonce des "erreurs" et une "présentation mensongère".

La contre-offensive se poursuit. Alors que Le Canard enchaîné révèle dans son édition de mercredi les sommes perçues par Penelope Fillon pour son licenciement de l'Assemblée nationale (45.000 euros d'indemnités au total d'après l'hebdomadaire), François Fillon se défend. Dans un communiqué publié ce mardi en fin de journée et intitulé "Les mensonges du Canard enchaîné", il dénonce des "erreurs" et une "présentation mensongère". D'après lui, les montants publiés sur son site internet lundi soir comportaient déjà ces indemnités. 

"Les éléments publiés ce soir dans l’édition du Canard Enchaîné datée du 8 février ne sauraient en rien constituer une information nouvelle et comportent des erreurs manifestes", écrit le candidat dans ce document. "En effet, les chiffres que j’ai rendu publics lundi comprenaient bien entendu la totalité des sommes figurant sur les bulletins de paye de mon épouse, y compris les indemnités diverses de fin de contrat. Elles ont bien été prises en compte dans le calcul de son salaire moyen sur une période de 15 ans, soit 185 mois, qui s’élève bien à 3.677 euros net mensuels".

20.000 euros touchés en 2007 selon Fillon

Le candidat à la présidentielle met ensuite en doute les chiffres évoqués par le Canard, qui expliquait que Penelope Fillon avait d'abord touché 16.000 euros en 2002, puis 29.000 euros en novembre 2013. 

"La somme reçue par Mme Penelope Fillon en novembre 2013 n’est pas de 29.000 euros, comme le prétend le Canard, mais de 7.754,02 euros, comprenant les congés payés", explique-t-il. "Il confond certainement avec une somme de 29.565,43 euros qui correspond au total du bulletin de paye du mois d’août 2007 au terme de cinq ans de collaboration avec Marc Joulaud. Quant à la somme de "16.000 euros" dont le Canard Enchaîné prétend qu’elle l’aurait reçue en août 2002, elle lui a en fait été payée en juin 2002, à l’issue de 51 mois de collaboration en tant que ma collaboratrice parlementaire et s’élève exactement à 16.616,93 euros.

"Volonté de nuire"

François Fillon évoque donc des erreurs, dans les dates où Penelope Fillon a touché cet argent, mais il ne remet pas en cause l'information elle-même. Il ne se prononce pas non plus sur l'accusation portée par Le Canard, qui dit qu'à l'époque ces montants dépassaient ceux prévus pour les licenciements des attachés parlementaires. 

"Chacune de ces trois sommes inclut le salaire du mois concerné, les indemnités ne représentant qu’une partie de la somme figurant sur le bulletin de paye. Non seulement le Canard Enchaîné essaye de remettre en cause, à tort, le calcul du salaire net moyen de mon épouse mais il commet de nombreuses erreurs dans l’analyse des informations figurant sur les bulletins de paye", écrit François Fillon, qui conclut :

"Seule la volonté de nuire peut expliquer cette présentation mensongère."

Le rédacteur en chef du Canard enchaîné répond

Dans la soirée, Louis-Marie Horeau, rédacteur en chef du Canard enchaîné, a répondu à ces blâmes venus de l'ex-Premier ministre et de son entourage:

"la principale critique de François Fillon portait sur la date. Or notre information est que dans l'enveloppe globale, 45.000 euros sont des indemnités. Ce qui veut dire qu'avec de l'argent public on a versé des indemnités de licenciement alors qu'une autre embauche était déjà programmée. Une indemnité de cette hauteur-là est hautement contestable. Quant à la date, même s'il y avait une imprécision, qu'est-ce que ça change?" 
Charlie Vandekerkhove avec AFP