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Nouveaux éléments suspects sur la campagne Balladur en 1995

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PARIS (Reuters) - La police financière a découvert de nouveaux éléments suspects sur le financement par de fortes sommes en espèces de la campagne...

PARIS (Reuters) - La police financière a découvert de nouveaux éléments suspects sur le financement par de fortes sommes en espèces de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, écrit Le Monde daté de vendredi.

Des témoignages et des documents réunis par les enquêteurs ont établi que 20 millions de francs en grosses coupures (trois millions d'euros), et non 13 millions de francs (deux millions d'euros) comme on le pensait jusqu'à maintenant, ont été versés sur les comptes de cette campagne, explique le quotidien.

Le journal cite un procès-verbal d'audition de police le 14 juin d'une salariée de la campagne Balladur, interrogée sur la provenance de ces fonds et qui répond : "Je ne sais pas".

Il publie également un rapport de police évoquant un versement de dix millions de francs et concluant : "Cette somme n'est pas justifiable sur le plan comptable".

Edouard Balladur, déjà interrogé par le Conseil constitutionnel en 1995 sur ces espèces, avait parlé de produits de vente de gadgets, une explication alors jugée peu crédible et que la police dit ne pas croire dans le rapport publié par Le Monde.

Il a ensuite été question de dons recueillis dans les meetings, une explication également jugée peu crédible par la justice, qui conduit actuellement deux informations judiciaires sur des marchés d'armement passés sous le gouvernement Balladur (1993-1995), où Nicolas Sarkozy était ministre du Budget.

Les enquêtes ont déjà établi qu'un marché de sous-marins au Pakistan avait donné lieu à 84 millions d'euros de commissions et un autre en Arabie saoudite à 200 millions d'euros.

Selon le Monde, le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke pourrait interroger prochainement Pierre Mongin, ex-chef de cabinet d'Edouard Balladur, et Brice Hortefeux, qui aurait organisé les meetings de 1995.

Edouard Balladur n'a pas encore été interrogé par la justice mais a dit dans la presse tout ignorer d'éventuels retours en France de l'argent des commissions d'armement. Il estime qu'on cherche à atteindre Nicolas Sarkozy à travers lui.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse