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Politique

Nouveauté : l'élection à la « chaussette »

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Le président du bureau de vote a reconnu avoir introduit dans l'urne deux des nombreux bulletins cachés dans sa chaussette lors du dépouillement. L’opposition demande l’annulation du scrutin.

Le président du bureau de vote de Perpignan (Pyrénées-orientales) qui est accusé de fraude électorale est toujours en garde à vue ce matin, sa garde à vue ayant été prolongée hier de 24 heures. Ce responsable, qui a reconnu les faits, a été vu dimanche soir à l'occasion du second tour des municipales introduisant deux bulletins en faveur du candidat UMP pendant les opérations de dépouillement. Il avait également caché 12 autres bulletins de vote dans ses chaussettes.

Hier soir, 700 personnes (600 selon la police, 800 selon les organisateurs) ont manifesté dans le calme devant la mairie de Perpignan pour demander la démission du sénateur-maire UMP Jean-Paul Alduy, réélu de justesse dimanche. A Perpignan on appelle d'ailleurs désormais ça « l'élection à la chaussette ».

« Elu grâce à la chaussette »

Jacqueline Amiel-Donat, tête de liste d'union gauche-MoDem battue dimanche, dénonce « une tricherie grossière » et parle de témoignages « d'employés municipaux qui téléphonent, sous couvert d'anonymat, pour avouer qu'ils sont allé voter et signer à la place de certaines personnes âgées ». Elle estime que « les perpignanais ne comprendraient pas qu'il n'y ait pas annulation » et fait remarquer que, « même si personne ne vote pour Alduy, il est élu grâce à la « chaussette » ».

Jacqueline Amiel-Donat a expliqué qu'elle allaiot demander prochainement l'invalidation de l'élection de Jean-Paul Alduy. Pour rappel dimanche, Jean-Paul Alduy a obtenu 45,48% des suffrages exprimés, contre 44,11% à Jacqueline Amiel-Donat (PS) et 10,42 %, à Louis Aliot (FN).

Pour sa défense, Jean-Paul Alduy, élu dimanche soir dans la confusion, accuse « la violence des propos », pour lesquels il se « réserve le droit d'une plainte en diffamation », qui n'a « d'égal que la déception du second tour » pour les socialistes. Selon lui, « ce n'est pas la faute éventuelle d'un individu lors du dépouillement qui peut entacher sa victoire ».

La rédaction et Laurent Damiron