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"Nous ne devons pas céder à la terreur", dit Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy a qualifié la fusillade qui a fait quatre morts lundi matin dans le collège juif de Ozar Hatorah à Toulouse de "tragédie nationale". /Photo prise le 19 mars 2012/ REUTERS/Eric Cabanis/Pool

Nicolas Sarkozy a qualifié la fusillade qui a fait quatre morts lundi matin dans le collège juif de Ozar Hatorah à Toulouse de "tragédie nationale". /Photo prise le 19 mars 2012/ REUTERS/Eric Cabanis/Pool - -

TOULOUSE (Reuters) - Nicolas Sarkozy a estimé lundi qu'il y avait une "similitude" entre la fusillade qui a fait quatre morts lundi matin dans un...

TOULOUSE (Reuters) - Nicolas Sarkozy a estimé lundi qu'il y avait une "similitude" entre la fusillade qui a fait quatre morts lundi matin dans un collège juif de Toulouse et les trois récents meurtres de militaires dans la même ville et à Montauban.

Le chef de l'Etat, candidat à un second mandat, qui a bouleversé son calendrier de campagne pour aller en urgence sur place avec des dirigeants de la communauté juive, a qualifié cette fusillade de "tragédie nationale" et juré que tout serait "mis en oeuvre" pour retrouver le tueur et le punir.

"Nous ne devons pas céder face à la terreur", a-t-il dit. "La barbarie, la sauvagerie, la cruauté ne peuvent pas gagner, la haine ne peut pas gagner, la République est beaucoup plus forte que tout cela."

"J'appelle chacun d'entre vous au recueillement, à la douleur, à la solidarité avec les victimes, au calme et à la confiance dans les institutions de la République pour retrouver celui qui a fait ça", a-t-il ajouté.

L'homme, qui a tué un professeur et trois élèves dans et devant l'établissement scolaire Ozar Hatorah et blessé grièvement un adolescent avec deux armes à feu, s'est enfui sur un deux-roues, a déclaré le procureur de Toulouse, Michel Valet.

L'une de ses armes de poing serait similaire à celle utilisée par un homme casqué et en scooter qui a abattu deux militaires jeudi à Montauban et un autre soldat le 12 mars, déjà à Toulouse. La section antiterroriste du parquet de Paris a lié ces différents crimes en se saisissant des trois enquêtes.

"Nous sommes interpellés par la similitude du mode opératoire dans le drame d'aujourd'hui et dans ceux de la semaine dernière, même s'il faut attendre d'avoir des éléments plus précis de la police scientifique pour confirmer cette hypothèse", a déclaré le chef de l'Etat, lors d'une visite à l'école. "En tout état de cause la prudence est la règle."

Il a rappelé que deux des soldats tués étaient de confession musulmane et que le troisième était antillais.

SÉCURITÉ RENFORCÉE, MINUTE DE SILENCE

"Les écoles de confession juive, les écoles de confession musulmane à Toulouse et dans la région feront l'objet d'une surveillance très attentive", a encore dit Nicolas Sarkozy. "Les lieux de culte feront l'objet d'une surveillance très attentive, les militaires ont reçu des consignes de prudence."

Le président de la République a estimé que le quadruple assassinat de lundi ne concernait pas que la communauté juive mais toute la communauté nationale. Il a annoncé qu'il y aurait mardi une minute de silence dans toutes les écoles de France.

Il a précisé que le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, qui s'est également rendu à Toulouse, resterait "le temps qu'il faut" et que des renforts arriveraient dans la journée.

Nicolas Sarkozy était accompagné par le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) Richard Prasquier, le président du Consistoire Joël Mergui, le grand rabbin de France, Gilles Bernheim et le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel.

Tous les candidats à la présidentielle ont bousculé leur agenda à la suite de la fusillade de lundi matin.

Le chef de l'Etat a ainsi reporté un déjeuner qu'il devait avoir à Saint-Mandé, près de Paris, avec les représentants des hôteliers et restaurateurs, et une réunion ministérielle sur les perspectives de croissance économique.

Nicolas Sarkozy a également dit qu'il aurait aussi "l'occasion d'aller à Montauban", près de Toulouse où ont péri deux des trois parachutistes abattus la semaine dernière et où un autre est entre la vie et la mort.

Guillaume Serries, avec Emmanuel Jarry et Yann Le Guernigou à Paris, édité par Yves Clarisse