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Politique

Noah et Forget auditionnés sur l'évasion fiscale

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Yannick Noah et Guy Forget ont été entendus ce mardi par une commission d'enquête du Sénat sur l'évasion fiscale. L'occasion pour les anciens tennismen de s'expliquer sur les raisons de leur exil en Suisse. Une question «d'optimisation des revenus», et non « d'évasion fiscale » ont-ils justifié.

Les anciens tennismen Yannick Noah et Guy Forget ont été entendus ce mardi par une commission d’enquête du Sénat sur l’évasion fiscale. Cette commission "sur l'évasion des capitaux et des actifs hors de France et ses incidences fiscales" a été mise en place sur demande du groupe CRC (communiste) en janvier dernier. Lors de cette audition, les deux anciens capitaines et vainqueurs de Coupe Davis de tennis ont expliqué qu’ils s’étaient exilés dans le but « d’optimiser leurs revenus » dans la perspective de leur fin de carrière de tennismen, et non pas dans une optique « d’évasion fiscale ».

« En tennis, on a une carrière courte »

« En tennis, on a une carrière courte », a plaidé Guy Forget, qui réside toujours en Suisse. « Une dizaine d'années au cours desquelles les joueurs essayent d'optimiser leurs revenus », a-t-il poursuivi, précisant que seuls les 120 meilleurs joueurs du circuit « rentraient dans leurs frais ». « On essaye donc de trouver les endroits les plus avantageux, la Floride, Monaco, la Suisse pour optimiser les gains et ne pas connaître la double imposition », a-t-il poursuivi.

« La peur du lendemain »

Interrogé sur son exil en Suisse au début des années 90, Yannick Noah a justifié son choix, opéré au lendemain de sa retraite sportive, « par la peur du lendemain » et a rappelé qu'il était rentré en France au bout de trois ans. « Aujourd'hui, je gagne mon argent ici grâce au public francais, je paye mes impôts en France », a rappelé Yannick Noah, reconverti dans la chanson. « Si j'étais une vedette internationale je réagirais différemment. Je ne vais pas conseiller à mon fils (le joueur de basket-ball Joakim Noah, NDLR) qui a fait toute sa carrière aux Etats-Unis, de venir payer ici, mais moi je paye ici ».

« Cela semble juste » d’imposer les très hauts revenus à 75%

Le vainqueur de Roland-Garros 1983 s'est ensuite à nouveau exprimé sur la tranche d'imposition à 75%, l'une des mesures fiscales annoncée par François Hollande pendant la campagne. « Cela me semble juste que quelqu'un qui gagne autant d'argent le partage », a plaidé Noah qui a concédé que certains joueurs du circuit « allaient être refroidis » lorsqu'il leur faudrait acquitter un impôt majoré.

La Rédaction