NKM sur Le Drian: "On va avoir un ministre de la Défense à mi-temps"

Jean-Yves Le Drian a officialisé ce vendredi sa candidature à la présidence de la région Bretagne, mais prévenu qu'il resterait au ministère de la Défense le temps de la campagne. Un cumul qui fait polémique.

Minstre et candidat. Nathalie Kosciusko-Morizet (Les Républicains) a dénoncé vendredi sur BFMTV la candidature de Jean-Yves Le Drian aux élections régionales en Bretagne -officialisée ce vendredi- alors qu'il reste au gouvernement durant le temps de la campagne. "On va avoir un ministre de la Défense à mi-temps", a-t-elle fustigé sur le plateau de Ruth Elkrief.

"Ça pose deux problèmes", a d'emblée expliqué la députée de l'Essonne. "D'abord, il y a un problème de cohérence. Carole Delga (l'ancienne secrétaire d'Etat au Commerce et à l'Artisanat, Ndlr) on lui a demandé de quitter son poste de ministre pour être candidate (dans dans la région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon). Et Jean-Yves Le Drian, non. Pourquoi?", a-t-elle interrogé.

"Et puis il y a un problème par rapport aux grandes politiques, aux grands enjeux qui sont ceux de la France en ce moment. Jean-Yves Le Drian il est ministre de la Défense. On est engagés sur des théâtres d'opérations majeurs. On va avoir un ministre de la Défense à mi-temps", a-t-elle pointé du doigt.

"Je trouve ça problématique par rapport aux engagements qui étaient ceux de la gauche. Ils parlent de non-cumul, mais ils ne pratiquent pas. Quelle est la crédibilité après du politique ?", a poursuivi NKM, appelant les socialistes à "appliquer les principes qu'ils ont brandis".

Pour Morin, "il doit démissionner"

Hervé Morin, tête de liste de la droite et du centre pour les élections régionales en Normandie, a lui souligné l'incompatibilité de l'agenda de ministre et de celui de candidat.

"Je ne vois pas bien comment on peut à la fois aller discuter avec la filière conchylicole de Bretagne, discuter avec les producteurs de porc, et ensuite s'occuper des affaires de la défense", a-t-il fait valoir au micro de BFMTV. "Il doit démissionner parce que c'est incompatible avec un agenda aussi chargé que le sien dans les prochains mois."

"Un pied à Paris, un pied à Rennes", pointe Troadec

Sur BFMTV également, Christian Troadec, le maire divers gauche de Carhaix (Finistère) et tête de liste de "Oui à la Bretagne", pour les prochaines élections régionales, a adopté une ligne d’attaque similaire à celle de NKM. "Je crois que les choses sont claires dans la tête de Jean-Yves Le Drian. Il veut une règle spéciale pour lui alors même que le président de la République avait dit clairement qu’il fallait choisir, être soit chef de l’exécutif régional ou bien rester ministre", a-t-il lancé.

"En fin de compte, on se dirigerait, s’il est élu bien évidemment, vers une double mission à la fois à Paris et en Bretagne, un pied à Paris et un pied à Rennes", a lui aussi dénoncé Christian Troadec, connu pour être l’un des fondateurs des "bonnets rouges”.

"C’est pas possible, il faut être à 100% en Bretagne aujourd’hui pour diriger la région. Ou alors c’est que Jean-Yves Le Dian a déjà choisi", a-t-il estimé, "et il y a un remplaçant, qui est officiel, qui est M. Loïg Chesnais-Girard (le vice-président PS à la région et directeur de campagne du nouveau candidat-ministre, Ndlr)".

V.R.