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Nicolas Sarkozy vient défendre sur place les accords de Nouméa

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par Yann Le Guernigou PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy est attendu vendredi en Nouvelle-Calédonie pour une visite au cours de laquelle il réitèrera...

par Yann Le Guernigou

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy est attendu vendredi en Nouvelle-Calédonie pour une visite au cours de laquelle il réitèrera son attachement à la mise en oeuvre des accords de Nouméa, qui prévoient l'organisation d'un référendum d'autodétermination entre 2014 et 2018.

Le chef de l'Etat a saisi l'opportunité de ce déplacement prévu de longue date pour faire une escale en Chine, où il aura jeudi des entretiens suivis d'un dîner avec le président Hu Jintao dominés par la préparation du sommet du G20 de Cannes mais aussi la crise de la dette en Europe et aux Etats-Unis.

Il s'agira de la sixième visite en Chine du président français depuis son arrivée à l'Elysée, alors qu'il ne s'est pas rendu à ce jour dans le Pacifique-Sud.

L'occasion de son déplacement néo-calédonien est l'ouverture de la 14e édition des Jeux du Pacifique, une compétition qui réunit tous les quatre ans les petits Etats de la région.

A dix mois de l'élection présidentielle, le chef de l'Etat a sans doute aussi voulu se rappeler au souvenir d'un territoire à forte minorité indépendantiste mais qui lui avait offert ses scores parmi les plus élevés lors du scrutin de 2007 : près de 50% des voix au premier tour et quasiment 63% au second.

L'Elysée souligne qu'il n'est pas en campagne "mais vient exercer ses attributions, y compris sur le plan constitutionnel, comme garant et animateur loyal des accords de Nouméa".

Négociés en 1998, ces accords prévoient des transferts de compétence dans plusieurs domaines, sauf ceux relevant des prérogatives régaliennes de l'Etat comme la défense, la sécurité et la justice, avec en perspective la tenue d'un référendum d'autodétermination entre 2014 et 2018 dans cet archipel riche en nickel.

Longtemps à la traîne, les négociations sur leur mise en oeuvre se sont accélérées depuis fin 2007 à l'initiative de Nicolas Sarkozy, qui déclarait l'an passé que l'Etat ne peut rester "simple spectateur" mais devait faciliter le dialogue entre les communautés.

TENSIONS PERSISTANTES

Le point d'orgue de son séjour sera un discours dans lequel il exposera dimanche près de Nouméa sa vision de l'évolution de la Nouvelle-Calédonie, où les indépendantistes kanaks pèsent de l'ordre de 40% du corps électoral.

Le chef de l'Etat n'a jamais caché sa préférence pour une Nouvelle-Calédonie française mais entend que l'Etat "respecte sa signature de façon extrêmement loyale" comme garant des accords de 1998.

Selon l'Elysée, toute une palette de solutions, allant de l'indépendance stricte jusqu'au statu quo actuel, doivent être envisagées pour les futures consultations dans cet archipel de 245.000 habitants distant de 17.000 km de la métropole.

Nicolas Sarkozy sera ouvert à toutes les propositions, y compris celles "juridiquement très audacieuses", émanant des Néo-Calédoniens pourvu qu'elles fassent l'objet d'un consensus, dit-on encore.

Les protagonistes ont multiplié ces dernières années les gestes de bonne volonté pour établir ce consensus qui ne va pas de soi dans un territoire où des tensions sous-jacentes dégénèrent occasionnellement en accès de violence, comme en témoignent les incidents meurtriers de l'île de Maré survenus début août.

L'adoption d'un double drapeau, l'un aux couleurs de la France l'autre aux couleurs mélanésiennes, ou l'élection cette année d'un membre de la minorité indépendantiste à la présidence du Parlement en sont les signes les plus spectaculaires.

Un des temps forts du séjour de Nicolas Sarkozy sera sa visite, dans la province Nord à majorité indépendantiste, du gigantesque chantier de l'usine de nickel de Koniambo, symbole du rééquilibrage économique entre le nord pauvre et le sud riche de l'archipel voulu par la France.

Ce projet, qui a nécessité un investissement de cinq milliards de dollars, est majoritairement dans les mains d'intérêts kanaks associés au géant minier anglo-suisse Xstrata. Il devrait entrer en opération en 2012.

Edité par Yves Clarisse