Nicolas Sarkozy "témoin assisté" dans l'affaire Bettencourt

Nicolas Sarkozy s'est vu accorder le statut de "témoin assisté" après une douzaine d'heures d'interrogatoire dans l'enquête sur la fortune de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, a-t-on appris auprès de son avocat Thierry Herzog. Il échappe donc « à une mise en examen ».

Nicolas Sarkozy ne sera pas mis en examen dans le dossier Bettencourt où 14 personnes l'ont déjà été. Après une audition fleuve de plus de 12 heures par le juge d'instruction bordelais Jean-Michel Gentil, l'ancien chef d'Etat a été placé sous le statut de témoin assisté, un peu avant 22h. Un statut beaucoup moins lourd, qui signifie que le juge ne dispose pas de charges suffisantes ni d' « indices graves et concordants », comme l'exige la loi. Par conséquent, Nicolas Sarkozy ne devrait pas être renvoyé devant un tribunal correctionnel. L'ancien président a bien été mis en cause par des témoignages, il y avait des soupçons à son égard, mais les juges n'ont pas pu prouver qu'il avait touché directement ou indirectement de l'argent pour sa campagne présidentielle en 2007. En étant témoin assisté, Nicolas Sarkozy a droit à un avocat jusqu'à la fin de la procédure, il a également accès à tout le dossier.
Selon son avocat, Me Herzog, il n'y a pas d'autre convocation en vue pour Nicolas Sarkozy. C'est « une affaire qui n'existe plus ».

Le dossier Bettencourt bouclé d’ici la fin de l’année

Si Nicolas Sarkozy échappe à une mise en examen, il n’est pas encore totalement tiré d’affaire : le juge peut décider d'interroger à nouveau Nicolas Sarkozy et de le mettre finalement en examen. Mais le juge Gentil a aussi laissé entendre qu'il voulait boucler son dossier d'ici la fin de l'année. Il a enquêté pendant deux ans, entendu de nombreux témoins, mis en examen 14 personnes et l'audition de Nicolas Sarkozy était vraisemblablement sa dernière grande audition. Nicolas Sarkozy éviterait donc un procès. Mais il pourrait être mis en cause dans d'autres affaires où son nom apparaît comme dans l'enquête sur des sondages commandés par l'Elysée pendant sa présidence ou dans l'affaire Karachi.

« Nicolas Sarkozy était content et soulagé »

« Nicolas Sarkozy était content et soulagé, confie Patrick Balkany, député des Hauts-de-Seine qui a pu parler avec l’ancien président après sa sortie du bureau du juge. Il m’avait d’ailleurs dit avant son audition qu’il était serein, n’ayant rien à se reprocher. Ça ne devait pas au départ être l’avis des juges qui l’ont quand même interrogé 12 heures, après avoir fait des perquisitions à son domicile et son bureau. Je sentais poindre chez lui une certaine exaspération. Mais finalement il est sorti et m’a dit : "tu vois, il faut avoir confiance dans la justice de son pays" ».

« Ses déclarations ont été convaincantes »

« Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy n’avait rien à se reprocher et je suis heureux que la justice le reconnaisse, affirme sur RMC l’ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant. Il n’est pas mis en examen et cela signifie que ses déclarations auprès des trois juges d’instruction ont été convaincantes. J’ai déjà eu l’occasion et je le répète, de dire mon espoir qu’un jour il revienne sur la scène politique parce qu’il a été un très grand président. C’est une décision qui lui appartient mais le temps n’est pas, pour lui, à la politique politicienne ».

« C’est rassurant, mais ça ne m’étonne pas »

« Une audition de 12 heures, ça a dû être très dur pour lui, explique Nadine Morano, trésorière de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy. Qu’il sorte sous le statut de témoin assisté est rassurant, mais ne m’étonne pas. Je connais trop Nicolas Sarkozy pour savoir à quel point il a été scrupuleux sur sa campagne de 2007. Ça faisait longtemps qu’il était en politique et, pour avoir vu ce qu’il s’était passé avant, il a eu le souci d’être très scrupuleux sur sa campagne ».

Sarkozy candidat préféré des sympathisants UMP pour 2017|||

Nicolas Sarkozy, qui selon un sondage CSA pour BFM TV est de très loin le préféré des sympathisants de l'UMP pour représenter le parti lors de la présidentielle de 2017.

La rédaction avec A.Manoli et Reuters