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Nicolas Sarkozy stigmatise les "brebis galeuses" de l'industrie

Devant la Fédération française du bâtiment, Nicolas Sarkozy a défendu mardi son projet d'accord compétitivité-emploi dans l'entreprise. /Photo prise le 17 avril 2012/REUTERS/Thibault Camus/Pool

Devant la Fédération française du bâtiment, Nicolas Sarkozy a défendu mardi son projet d'accord compétitivité-emploi dans l'entreprise. /Photo prise le 17 avril 2012/REUTERS/Thibault Camus/Pool - -

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a défendu mardi son projet d'accord compétitivité-emploi dans l'entreprise devant un public acquis, des...

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a défendu mardi son projet d'accord compétitivité-emploi dans l'entreprise devant un public acquis, des professionnels du bâtiment, tout en stigmatisant les "brebis galeuses" qui nuisent à l'image des entrepreneurs par des pratiques sociales scandaleuses.

Intervenant devant la Fédération française du bâtiment, le président-candidat s'en est pris à l'ancien actionnaire de la Fonderie du Poitou, une entreprise en difficulté où il s'est rendu la veille, qui voulait imposer des baisses de salaires de 25% à ses employés.

"Il faut qu'on ait le courage de clairement se séparer des quelques brebis galeuses qui abaissent nos idées par des comportements qui, pour être extrêmement minoritaires, n'en sont pas moins choquants, extrêmement choquants", a-t-il dit sans nommer explicitement le groupe Montupet, ancien propriétaire des Fonderies du Poitou.

"Mettez-vous à la place des ouvriers. Ceux qui étaient leurs actionnaires, honte à eux. Vingt-cinq pour cent de réduction de salaires, c'est un scandale. D'abord parce que humainement qui accepterait ça, et c'est un scandale parce que quand des gens se comportent si mal, ils portent atteinte à l'image de l'entreprise et des entrepreneurs dans toute la France", a-t-il ajouté.

"On n'a rien à voir avec ces gens là. Ce sont des prédateurs !"

Nicolas Sarkozy a évoqué son projet d'accords compétitivité-emploi négociés au sein même des entreprises qui permettrait notamment de moduler le temps de travail des salariés en fonction du carnet de commandes.

"Je suis prêt à aller jusqu'à ce que l'accord de l'entreprise soit plus fort que la loi et plus fort que le contrat individuel", a-t-il souligné, ajoutant: "C'est ce qu'ont fait les Allemands, c'est ce que les syndicats allemands ont accepté".

DEUX QUESTIONS POUR UN RÉFÉRENDUM

Au passage, il s'en est pris une nouvelle fois aux syndicats, estimant que le système social français, "où la loi intervient sur tout, déresponsabilise et permet l'émergence de certains syndicats qui ne font que de la politique et pas du syndicalisme".

S'il est réélu, le chef de l'Etat sortant mènera avant fin 2012 son autre grand projet de réforme sociale, la création d'un droit à la formation pour tous avec pour corollaire l'obligation, pour les chômeurs, d'accepter des emplois pour lesquels ils ont été formés.

"Si les partenaires sociaux considèrent que c'est trop risqué ou que c'est trop leur demander que de remettre en cause un certain nombre de choses, parce que derrière il y a des questions qui se posent, notamment le financement (des syndicats), je me tournerai vers le peuple français et je lui poserait deux questions par référendum ", a-t-il indiqué.

"La première question, 'êtes-vous d'accord pour qu'il y ait un droit à la formation professionnelle quel que soit l'âge', la deuxième question, 'êtes-vous d'accord pour qu'après qu'on vous ait formé on soit obligé d'accepter l'offre d'emploi qui correspond à cette formation'".

Nicolas Sarkozy a d'autre part une nouvelle fois ironisé sur la volonté de son rival socialiste François Hollande de ne "laisser aucune place aux marchés" s'il est élu, évoquant des "rodomontades et mouvements de biceps" sans signification.

"Si la première décision, c'est de créer 60.000 postes de fonctionnaires de plus vous renforcez l'influence des marchés (...) 'Je ferai rempart de mon corps contre les marchés, c'est pas sûr que ça marche, parce que si on considère qu'on manque de fonctionnaires et qu'il y a pas assez de dépenses publiques, qui financera la dette ?" a-t-il dit.

Yann Le Guernigou, édité par Gilles Trequesser