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Nicolas Sarkozy soigne les députés, et François Fillon

Nicolas Sarkozy et François Fillon au siège de l'UMP mardi 2 décembre

Nicolas Sarkozy et François Fillon au siège de l'UMP mardi 2 décembre - Lionel Bonaventure - AFP

Depuis sa prise de fonctions, Nicolas Sarkozy peaufine son image de "rassembleur" et donne des gages d'apaisement, même envers un adversaire notoire comme François Fillon. Mardi, le nouveau président de l'UMP a acté la question des primaires en 2016, en nommant le député Thierry Solère.

Alors que son retour semble réjouir une partie de la gauche, Nicolas Sarkozy a repris son rôle de "rassembleur" en chef de l'UMP mardi. L'ancien chef de l'Etat a reçu François Fillon au siège du parti, après s'être déplacé à la rencontre des parlementaires de son camp pour les rassurer sur les ses projets. Surtout, et alors que les contours de sa future équipe restent flous, Nicolas Sarkozy a confirmé la tenue de la primaire. Et pour animer le comité d'organisation, il a nommé Thierry Solère, un proche de Bruno Le Maire.

Solère, un soutien de Le Maire pour la primaire

Le député UMP des Hauts-de-Seine Thierry Solère, proche de Bruno Le Maire, a été chargé par Nicolas Sarkozy d'organiser les primaires à droite pour la présidentielle de 2017. Cette nomination était l’une des exigences du numéro 2 de l’élection du week-end.

"Nous allons dans les prochains jours mettre en place un comité d'organisation. Mettons autour de la table tous les gens de bonne volonté", a demandé Thierry Solère sur BFMTV mardi. Officiellement, Alain Juppé, François Fillon et Xavier Bertrand sont candidats. Nicolas Sarkozy devrait suivre, voire Bruno Le Maire.

"Il faut rassembler largement" et "éviter un pugilat" pour que "le candidat de la droite soit légitime en 2017", juge Thierry Solère qui ne veut pas se "contenter de parier sur l'alternance et sur l'échec de François Hollande". 

"Le choix de Thierry Solère" pour organiser la primaire est "une excellent idée", a jugé sur BFMTV le patron des députés UMP Christian Jacob. Thierry Solère est notamment connu pour s’être présenté aux législatives de 2012 contre Claude Guéant, pourtant investi par l’UMP.

Sarkozy et Fillon, sourire et poignée de mains pour les caméras

Un peu plus tôt, Nicolas Sarkozy avait reçu François Fillon. L’ex-chef de l’Etat et son ancien Premier ministre, aux relations notoirement tendues depuis la fin de leur collaboration, ont échangé pendant une heure de l’orientation la plus souhaitable pour l’UMP. Une "conversation apaisée et positive", selon l'entourage de François Fillon. Sans faire de commentaires, les deux hommes se sont quittés vers 17h après une poignée de mains offertes aux caméras. Dans la foulée, François Fillon a réuni ses soutiens – le club Force Républicaine – dans les murs de l’Assemblée nationale.

Cette journée a été marquée par le sceau des Premier ministres pour Nicolas Sarkozy: dans un post de blog, Alain Juppé a répété son opposition au comité des anciens Premiers ministres, qu'il qualifie de "comité naphtaline" avant de tendre au centre en vue de la primaire. Les relations ont semblé plus apaisées avec un ancien ennemi, Dominique de Villepin, qui se dit désormais "prêt à participer à tout ce qui peut favoriser le rassemblement".

Sarkozy et les parlementaires

S'il consulte tous azimuts les ténors de sa famille politique, Nicolas Sarkozy n'en oublie pas pour autant son groupe parlementaire. Il s’est ainsi déplacé à l’Assemblée nationale en fin de matinée pour aller à leur rencontre. Au menu, un petit discours introductif sur ses projets pour l'UMP, suivi d’une séance de questions-réponses. "Il a été formidablement accueilli et applaudi à de nombreuses reprises", a raconté le patron des députés de l’opposition Christian Jacob sur BFMTV.

Si Nicolas Sarkozy a porté un message de "rassemblement et d’unité", il en a aussi profité pour secouer sa famille politique. "Le niveau de haine, entre nous est stupéfiant, grotesque, consternant. Il faut crever l'abcès, on a tout à gagner. Si on est désuni, on sera derrière le FN (...) Nous avons un boulevard devant nous. Mais avec ce niveau de haine, nous pouvons tout perdre", a insisté Nicolas Sarkozy devant les députés.

L’ancien président de la République a également évoqué les élections départementales et régionales et à venir et confirmé la création d’un nouveau parti pour l’année 2015. Nicolas Sarkozy a chargé Luc Chatel, secrétaire général de l’UMP depuis la démission de Jean-François Copé, d’écrire les statuts de ce futur parti. 

S.A.