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Nicolas Sarkozy se dit déterminé sur la réforme des retraites

Nicolas Sarkozy, devant les employés de l'usine Valinox Nucléaire de Montbard, en Côte d'Or. Le chef de l'Etat a saisi l'occasion d'une visite dans cette usine pour faire la pédagogie de sa réforme des retraites, faisant part de sa détermination à la mene

Nicolas Sarkozy, devant les employés de l'usine Valinox Nucléaire de Montbard, en Côte d'Or. Le chef de l'Etat a saisi l'occasion d'une visite dans cette usine pour faire la pédagogie de sa réforme des retraites, faisant part de sa détermination à la mene - -

par Yann Le Guernigou MONTBARD, Côte d'Or (Reuters) - Nicolas Sarkozy a saisi vendredi l'occasion d'une visite dans une usine pour faire la...

par Yann Le Guernigou

MONTBARD, Côte d'Or (Reuters) - Nicolas Sarkozy a saisi vendredi l'occasion d'une visite dans une usine pour faire la pédagogie de sa réforme des retraites, faisant part de sa détermination à la mener jusqu'au bout.

A quatre jours d'une journée de mobilisation nationale des syndicats et de l'opposition de gauche contre cette réforme, le chef de l'Etat a en outre exprimé sa confiance dans son ministre du Travail Eric Woerth pour la mener à bien.

"Je ne serai pas le président de la République qui partira sans avoir réglé la question de l'équilibre des régimes de retraite. C'est clair, je suis extrêmement déterminé", a-t-il assuré devant les employés de l'usine Valinox Nucléaire de Montbard, dans la "Metal Valley" de la Côte d'Or.

"Je veux que tous ceux qui travaillent puissent se dire 'quand je partirai à la retraite, ma retraite sera payée'", a-t-il ajouté, estimant qu'on avait "suffisamment menti" aux Français dans le passé pour qu'ils soient rassurés "de se trouver face à quelqu'un qui vous dit les choses telles qu'elles se présentent".

Interpellé par la presse à l'issue de sa visite, il a réitéré sa confiance dans Eric Woerth, au centre d'une tempête politico-judiciaire en raison de la nature de ses liens avec le gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, la première actionnaire de L'Oréal.

Prié de dire aussi si le ministre du Travail était toujours qualifié pour défendre la réforme devant le Parlement, il a clairement acquiescé mais sans assortir son geste du moindre commentaire.

"Il y a 10% de retraités français dont on finance les retraites par des emprunts parce qu'il n'y a pas d'argent (...) je ne serai pas le président qui laissera cette situation en l'état", a-t-il déclaré devant les ouvriers de Valinox, une filiale du groupe Vallourec spécialisée dans les tubes pour chaudières de centrales nucléaires.

LES CLASSES MOYENNES PAIERONT !

Le président de la République a une nouvelle fois exclu de relever la fiscalité pour y faire face, que ce soit celle des entreprises, pour ne pas nuire à leur compétitivité, ou celle des ménages.

"Faire payer les riches ? C'est un slogan qu'adore la classe politique (...) si on s'en tient uniquement au petit nombre de riches, on n'a pas l'argent pour financer les 700.000 départs à la retraite par an et donc c'est les classes moyennes qui paieront", a-t-il déclaré.

Mais faire passer l'âge légal de la retraite de 60 à 62 ans, "ça rapporte à la caisse d'assurance qui paie vos retraites 28 milliards d'euros, voilà !"

"Chaque Français va devoir bien réfléchir à quel est son intérêt", a ajouté le chef de l'Etat.

Il a souligné que ceux qui avaient commencé à travailler avant 18 ans pourraient continuer de prendre leur retraite sans décote à 60 ans et que le gouvernement était prêt à discuter avec les syndicats de leurs propositions sur la prise en compte de la pénibilité du travail.

"Je suis en train de les étudier, on en discutera avec eux", a-t-il dit.

Nicolas Sarkozy a défendu en parallèle la politique industrielle de son gouvernement, notamment les allègements d'impôts - taxe professionnelle et crédit impôt recherche (CIR) - nécessaires au maintien de sa compétitivité.

Il a réaffirmé que le CIR, qualifié de "système fiscal le plus favorable au monde en faveur de la recherche", ne serait pas touché par les mesures de réduction des niches fiscales dans le projet de budget 2011.

Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse