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Politique

Nicolas Sarkozy relance le débat sur la récidive

Nicolas Sarkozy réclame un durcissement de la législation en matière de récidive. Une position qui agace l'opposition et une partie des députés UMP.

Nicolas Sarkozy réclame un durcissement de la législation en matière de récidive. Une position qui agace l'opposition et une partie des députés UMP. - -

Après la disparition de Laëtitia, qu'un récidiviste est soupçonné d'avoir tuée, Nicolas Sarkozy réclame un durcissement de la législation en matière de récidive. Une position qui agace l'opposition et une partie des députés UMP.

Tony Meilhon, un repris de justice de 31 ans, a été mis en examen et écroué samedi pour "enlèvement suivi de mort" de la jeune fille de 18 ans, dont le corps n'a pas été retrouvé. "Un tel drame ne peut rester sans suite", a dit le président français dans un discours devant les ouvriers des chantiers navals de Saint-Nazaire, proches de l'endroit où le scooter accidenté de la jeune fille a été retrouvé.

« La récidive criminelle n'est pas une fatalité »

"La récidive criminelle n'est pas une fatalité et je ne me contenterai pas d'une enquête sans suites", a ajouté Nicolas Sarkozy, avant de préciser qu'il recevrait la famille de Laëtitia, qui a disparu il y a sept jours. "Ce n'est plus possible, ce n'est tout simplement plus possible, c'est inacceptable", a-t-il poursuivi.

« A chaque fait divers, le Président réclame la même chose... »

Cette énième relance du débat sur la récidive agace les opposants au Chef de l'Etat, à l'image de Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République. Pour lui, « à chaque fait divers, le Président réclame la même chose. Mais c'est la même majorité qui a voté en 2009 une loi qui, pour les peines inférieures à deux ans, supprime la prison. Et au même moment, on entend ces mêmes discours à chaque crime odieux. Il y a une seule solution, c'est construire les 20.000 places de prison qui manquent ».

« L'école psychiatrique française est restée au temps de Freud »

L'ancien député et magistrat UMP, Georges Fenech, n'est pas non plus favorable à d'éventuelles nouvelles lois sur la récidive. D'après lui, il faut avant tout « une véritable révolution des mentalités au niveau de l'évaluation de la dangerosité. L'école psychiatrique légale française est restée au temps de Freud et Lacan. Vous avez un psychiatre qui va faire un ou deux entretiens avec un grand criminel pour évaluer sa dangerosité, ça coûte 300 euros. Au Canada ou aux Pays-Bas, vous avez des équipes pluridisciplinaires, il y a une expertise sur sept semaines, ça coûte 37.000 euros. On observe l'évolution de l'individu avant de prendre une décision. En France, ça n'existe pas ».

La Rédaction avec C. Andrieux et V. Jacquier