BFMTV
Politique

Nicolas Sarkozy réaffirme son soutien aux chantiers navals

En visite vendredi en Loire-Atlantique, Nicolas Sarkozy a réitéré vendredi le soutien de l'Etat aux chantiers navals de Saint-Nazaire, qui viennent d'enregistrer plusieurs commandes après une période de vaches maigres. /Photo prise le 23 juillet 2010/REUT

En visite vendredi en Loire-Atlantique, Nicolas Sarkozy a réitéré vendredi le soutien de l'Etat aux chantiers navals de Saint-Nazaire, qui viennent d'enregistrer plusieurs commandes après une période de vaches maigres. /Photo prise le 23 juillet 2010/REUT - -

par Emmanuel Jarry et Guillaume Frouin SAINT-NAZAIRE, Loire-Atlantique (Reuters) - Nicolas Sarkozy a réitéré le soutien de l'Etat aux chantiers...

par Emmanuel Jarry et Guillaume Frouin

SAINT-NAZAIRE, Loire-Atlantique (Reuters) - Nicolas Sarkozy a réitéré le soutien de l'Etat aux chantiers navals de Saint-Nazaire, qui viennent d'enregistrer plusieurs commandes après une période de vaches maigres.

Les syndicats ont salué les annonces qui ont accompagné la visite présidentielle mais tous soulignent que les chantiers ne sont "pas sortis de l'auberge" pour autant, les bureaux d'étude et les sous-traitants éprouvant de plus en plus de difficultés.

Peu avant l'arrivée du chef de l'Etat, 300 personnes ont manifesté à l'appel de la seule CGT, alors que l'entreprise de construction navale est toujours sous le coup d'un plan de 351 départs volontaires.

L'Etat est entré en novembre 2008 à hauteur de 33,4% dans le capital de STX France, nouveau propriétaire des anciens Chantiers de l'Atlantique, pour maintenir l'activité en France.

"On ne sortira pas de l'entreprise tant que l'entreprise aura besoin de nous. C'est stratégique pour la France", a dit le chef de l'Etat aux ouvriers des chantiers, au pied du Dixmude, un porte-hélicoptères de classe Mistral (BPC) commandé par la Marine nationale française en cours de construction.

La Marine française a commandé le Dixmude par anticipation dans le cadre du plan de relance économique français.

Le gouvernement français et STX France espèrent en outre conclure avant la fin de l'année un accord définitif pour la construction à Saint-Nazaire de deux BPC destinés à la Russie.

Le contrat est en cours de négociation "mais la décision de le faire est certaine", a déclaré Nicolas Sarkozy.

L'Etat français a mis tout son poids dans la balance par ailleurs pour que l'armateur italien MSC commande à STX France un paquebot de 333 mètres de long, de 1.739 cabines et de 570 millions d'euros, le MSC Fantastica, livrable en mai 2012.

DEUX ANS DE TRAVAIL

La première tôle a été découpée le 15 avril avant que le bouclage financier soit terminé grâce à la garantie de l'Etat et de la Coface, organisme d'assurance des exportateurs français.

"Il n'y avait pas une banque pour le financer", a rappelé Nicolas Sarkozy en présence de l'armateur Gianluigi Aponte. "Donc, qu'est-ce qu'on a fait avec la Coface, avec l'Etat ? On lui a prêté l'argent, on lui a garanti l'argent."

L'armateur était là pour signer l'accord final marquant l'entrée en vigueur du contrat conclu il y a quatre mois.

La société libyenne GNMTC, qui a commandé depuis lors un paquebot similaire, a pour sa part versé les premiers acomptes, a précisé le président de la République.

STX France négocie en outre la construction de deux autres paquebots avec un armateur européen et un armateur américain.

Selon le directeur général de STX France, Jacques Hardelay, le Dixmude et les deux paquebots assurent deux ans de travail aux 2.300 salariés des chantiers et à leurs sous-traitants mais les syndicats, qui rêvaient d'une commande de prototype, voire du d'un nouveau porte-avions, sont plus prudents.

Construire un BPC "occupe très peu" les ouvriers des chantiers, explique Nathalie Durand-Prinborgne, secrétaire adjointe de la section Force ouvrière. "C'est 25% de la charge annuelle de travail, donc "nous ne sommes pas sortis de l'auberge", dit-elle.

Les annonces de vendredi "ouvrent quelques coins de ciel bleu, mais la commande de prototype reste notre première urgence, pour que nos bureaux d'études passent le cap de l'automne", juge Marc Ménager, délégué syndical CFDT.

"Nos sous-traitants ne sont pas non plus tirés d'affaire: ils ne connaîtront de l'activité que lorsque le MSC Fantastica sera en finition, en mars ou avril", ajoute-t-il. Ces derniers emploient de 2.500 à 6.000 personnes, selon les syndicats.

Jacques Hardelay reconnaît, comme le chef de l'Etat, que les commandes en cours sont loin de résoudre tous les problèmes de l'entreprise, qui a maintenu et prolongé jusqu'en octobre son plan de départs volontaires de 351 salariés.

STX envisage d'acquérir un nouveau portique de 25 à 30 millions d'euros, capable de soulever des pièces de 1.200 tonnes au lieu de 750 tonnes, à l'horizon 2012.

Le chef de l'Etat, dont c'était la quatrième visite sur le site des anciens Chantiers de l'Atlantique, a regretté qu'Alstom s'en soit désengagé au profit du sud-coréen STX.

"Je crois en l'avenir des paquebot de croisière (...) Je n'accepterai pas de transferts de technologies ailleurs et pas de délocalisation", a-t-il ajouté - bien que la France ait accepté le principe de la construction de deux BPC en Russie avec des transferts de technologie.

Edité par Gérard Bon et Gilles Trequesser