BFMTV
Politique

Nicolas Sarkozy pousse l'idée de frappes ciblées en Libye

Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron à Bruxelles. Le Royaume-Uni et la France envisagent des frappes ciblées en Libye pour empêcher Mouammar Kadhafi d'utiliser des armes chimiques ou son aviation contre ses opposants. /Photo pr

Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron à Bruxelles. Le Royaume-Uni et la France envisagent des frappes ciblées en Libye pour empêcher Mouammar Kadhafi d'utiliser des armes chimiques ou son aviation contre ses opposants. /Photo pr - -

BRUXELLES (Reuters) - Le Royaume-Uni et la France envisagent des frappes ciblées en Libye pour empêcher Mouammar Kadhafi d'utiliser des armes...

BRUXELLES (Reuters) - Le Royaume-Uni et la France envisagent des frappes ciblées en Libye pour empêcher Mouammar Kadhafi d'utiliser des armes chimiques ou son aviation contre ses opposants, a déclaré vendredi Nicolas Sarkozy.

Le président français a souhaité à son arrivée à un Conseil européen extraordinaire que l'Europe exige le départ du dirigeant libyen et rejoigne la France dans sa reconnaissance du Conseil national de transition constitué par ses adversaires.

"La France demande à l'Europe (...) de reconnaître les autorités libyennes telles qu'elles se sont exprimées dans ce conseil de l'opposition libyenne", a dit Nicolas Sarkozy.

Rien ne serait pire qu'un pays qui se retrouverait dans la situation que la Somalie a connue, "sans dirigeants et sans représentants", a-t-il expliqué.

Alors que les forces loyales à Mouammar Kadhafi semblent reprendre du terrain, il a redit que la France était "très réservée" vis-à-vis d'une intervention militaire, en particulier de l'Otan "car les révolutions arabes appartiennent aux arabes".

En revanche, Britanniques et Français sont prêts à envisager "des actions ciblées purement défensives au seul cas où M. Kadhafi ferait usage d'armes chimiques ou de l'aviation contre des populations qui manifestent sans violence", a-t-il ajouté.

Nicolas Sarkozy a énuméré les conditions "expresses" dans lesquelles ces frappes pourraient être effectuées : il faut que "les Nations unies le souhaitent, que la Ligue arabe l'accepte et que les autorités libyennes que nous souhaitons voir reconnues le désirent", a-t-il dit.

ZONES HUMANITAIRES

Dans une lettre adressée jeudi au président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron estiment que l'Europe doit se préparer à toute éventualité.

Cela pourrait "inclure une zone d'exclusion aérienne ou d'autres options pour empêcher les attaques aériennes", écrivent notamment les deux dirigeants.

Du côté français, on juge cependant trop compliqué et trop lourd à mettre en oeuvre le scénario d'une zone d'exclusion aérienne, tant en termes de délais que de forces à mobiliser.

D'où l'insistance de Nicolas Sarkozy en faveur de frappes ciblées, plus simples et plus rapides à mettre en oeuvre.

La France souhaite en outre l'implication de pays de la région, africains et arabes - au moins un soutien, voire une participation - afin de donner le maximum de légitimité à ces actions, ce qui ne serait pas le cas d'une opération sous parapluie Otan comme en Afghanistan.

Paris propose enfin la création de zones humanitaires en Afrique du Nord pour gérer les dizaines de milliers de personnes déplacées par les événements, a ajouté Nicolas Sarkozy.

"Les changements dans un certain nombre de pays arabes ont une dimension historique", a-t-il souligné pour tenter de convaincre ses partenaires européens de le suivre.

"La démocratie est un droit pour tous les peuples du monde, ce n'est pas un droit qui est réservé aux seuls peuples européens et aux seuls peuples occidentaux."

Emmanuel Jarry et Julien Toyer, édité par Yves Clarisse