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Nicolas Sarkozy pilonne l'accord PS-Verts depuis Fessenheim

Nicolas Sarkozy a parcouru jeudi de long en large la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus vieille du parc français, pour assurer à ses employés inquiets qu'il n'entendait pas la fermer, contrairement aux intentions du candidat socialiste à la préside

Nicolas Sarkozy a parcouru jeudi de long en large la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus vieille du parc français, pour assurer à ses employés inquiets qu'il n'entendait pas la fermer, contrairement aux intentions du candidat socialiste à la préside - -

par Yann Le Guernigou FESSENHEIM, Haut-Rhin (Reuters) - Nicolas Sarkozy a parcouru jeudi de long en large la centrale nucléaire de Fessenheim, la...

par Yann Le Guernigou

FESSENHEIM, Haut-Rhin (Reuters) - Nicolas Sarkozy a parcouru jeudi de long en large la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus vieille du parc français, pour assurer à ses employés inquiets qu'il n'entendait pas la fermer, contrairement aux intentions du candidat socialiste à la présidentielle François Hollande.

Comme il le fait depuis déjà quelque temps, le chef de l'Etat, candidat non encore déclaré à sa propre succession, a utilisé un déplacement en province pour attaquer son opposition sur un sujet précis, l'énergie nucléaire, après la politique familiale mardi dernier.

Le choix de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, n'était pas fortuit en pleine vague de froid hivernal, alors que la consommation d'électricité atteint jour après jour de nouveaux records en France.

Depuis sa conclusion en novembre, Nicolas Sarkozy tire à boulets rouges sur l'accord passé entre les socialistes et Europe Ecologie-Les Verts qui prévoit de ramener de 74% à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité dans l'Hexagone.

François Hollande a repris cet objectif à son compte mais ne s'est prononcé explicitement que sur la fermeture des deux tranches de Fessenheim, une centrale mise en service en 1977, alors que le texte prévoyait d'arrêter progressivement 24 réacteurs sur les 58 installés en France.

"Je trouve totalement irresponsable (...) de priver des centaines d'ouvriers de leur emplois simplement pour aller glaner sur le tapis vert quelques voix", a dit Nicolas Sarkozy lors d'un discours prononcé devant les employés de la centrale.

"Cette centrale ne fermera pas (...) au seul motif de l'idéologie ou de la transaction politique, ce serait profondément contraire à l'intérêt de la France", a-t-il ajouté en dénonçant un accord "politicien conclu dans le dos des travailleurs du nucléaire".

"C'EST PAS FAIT"

Dans un communiqué, François Brottes, chargé de l'énergie au sein de l'équipe de campagne de François Hollande, a dénoncé un "déplacement déplacé", reprochant à Nicolas Sarkozy de s'être offert "une cure de jouvence artificielle, en total décalage avec la situation énergétique extrêmement préoccupante de la France, et au mépris des préoccupations des Français."

Le chef de l'Etat a insisté une nouvelle fois sur l'avantage compétitif que représentait le nucléaire pour l'économie française par rapport à l'Allemagne, qui paie selon lui son électricité deux fois plus cher pour les particuliers, 50% de plus pour les entreprises.

Invoquant le rapport publié le 31 janvier par la Cour des comptes, il a fait valoir qu'il n'y avait pas de "coût caché" dans le nucléaire et défendu aussi le niveau élevé de sécurité des centrales françaises, y compris Fessenheim, tel qu'il a été établi dans un autre rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire.

Nicolas Sarkozy a assuré néanmoins que, s'il fallait fermer une centrale pour des raisons de sécurité, il n'hésiterait "pas une minute à le faire, quelles qu'en soient les conséquences financières pour l'exploitant."

Devant les employés d'EDF croisés auparavant lors de la visite des bâtiments de Fessenheim, le chef de l'Etat a répété à l'envi sa volonté de ne pas fermer une centrale dont l'Alsace a besoin "pour le chauffage et l'industrie".

"C'est 70% de l'électricité nécessaire en Alsace, où est-ce qu'on irait la chercher ?", a-t-il dit.

"On ne fermera pas, on n'a pas le droit de jouer sur les gens comme ça pour un petit accord", a dit le chef de l'Etat à un de ses interlocuteurs. "Le jour où plus personne n'a de boulot ça fera peut-être plaisir à Mme (Eva) Joly mais vous, vous vivrez de quoi ?"

Et alors que cet homme s'inquiétait que "pour gagner 200.000 voix, ils (les socialistes) sont prêts à tout lâcher", il lui a répondu : "Pour ça, il faut qu'ils gagnent et c'est pas fait

!".

Edité par Patrick Vignal