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Nicolas Sarkozy, "ni réaliste, ni responsable" selon Eva Joly

Eva Joly, pressentie pour représenter Europe écologie à l'élection présidentielle de 2012, a estimé mercredi que l'attitude de Nicolas Sarkozy sur la réforme des retraites n'était "ni réaliste, ni responsable". Le président de la République a refusé de re

Eva Joly, pressentie pour représenter Europe écologie à l'élection présidentielle de 2012, a estimé mercredi que l'attitude de Nicolas Sarkozy sur la réforme des retraites n'était "ni réaliste, ni responsable". Le président de la République a refusé de re - -

STRASBOURG (Reuters) - Eva Joly, pressentie pour représenter Europe écologie à l'élection présidentielle de 2012, a estimé mercredi que l'attitude...

STRASBOURG (Reuters) - Eva Joly, pressentie pour représenter Europe écologie à l'élection présidentielle de 2012, a estimé mercredi que l'attitude de Nicolas Sarkozy sur la réforme des retraites n'était "ni réaliste, ni responsable".

Le président de la République a refusé de revenir sur les mesures d'âge pour ne faire que des concessions jugées mineures par les syndicats, au lendemain d'une journée de manifestations dans toute la France.

"Passer en force, c'est une posture qui n'est ni réaliste, ni responsable", a jugé l'eurodéputée écologiste qui tenait un discours à Strasbourg sur le thème de la crise.

"Ce devrait être aux citoyens, avec leurs organisations syndicales d'en décider", a-t-elle ajouté en stigmatisant "un effort qui est uniquement demandé aux classes les plus populaires".

"Nous faisons des économies sur le dos des ouvriers pour financer la retraite des cadres qui vont vivre plus longtemps", a déploré l'ancienne juge d'instruction.

Dix ans d'espérance de vie séparent ces deux populations, a-t-elle souligné, alors que seuls les ouvriers et les employés seront touchés par l'allongement de 60 à 62 ans de l'âge de départ à la retraite, les cadres intégrant et quittant plus tardivement la vie active.

Eva Joly prononçait devant 300 personnes son premier discours public depuis les journées d'été d'Europe Ecologie-Les Verts, qui ont levé les obstacles à sa candidature pour l'élection présidentielle de 2012.

La voix encore mal assurée, lisant souvent son texte, l'élue franco-norvégienne s'en est pris à l'inégale répartition des richesses au niveau mondial comme au sein de la société française.

La suppression des baisses d'impôts engagées "depuis (Laurent) Fabius" (lorsqu'il était ministre des finances de Lionel Jospin, de 2000 à 2002), des niches ou du bouclier fiscal, suffiraient selon elle à combler le déficit des caisses de retraites et de la Sécurité sociale.

Elle s'en est pris aux gouvernants français qui "nient la complexité et le caractère global de la crise", sociale, environnementale mais aussi "éthique et politique".

"Beaucoup de responsables politiques se sont trop longtemps coupés des réalités comme s'ils étaient hors sol", a affirmé l'ancienne magistrate de l'affaire Elf qui mise sur son expérience du terrain et sa culture nordique pour incarner une offre nouvelle en France.

"Il faut civiliser la politique et accepter la complexité du monde", a-t-elle affirmé avant une digression sur l'Islande, petit pays qui, ruiné en 2008 par la crise et l'impéritie de ses dirigeants, a retrouvé aujourd'hui "une vie démocratique foisonnante".

Gilbert Reilhac, édité par Jean-Stéphane Brosse