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Politique

Nicolas Sarkozy en appelle au jugement des Français

Au plus bas dans les sondages, Nicolas Sarkozy a fait appel jeudi au jugement des Français contre les commentateurs et la presse, à moins de 18 mois de l'élection présidentielle. A l'issue d'une table ronde sur les dossiers agricoles, qui a pris rapidemen

Au plus bas dans les sondages, Nicolas Sarkozy a fait appel jeudi au jugement des Français contre les commentateurs et la presse, à moins de 18 mois de l'élection présidentielle. A l'issue d'une table ronde sur les dossiers agricoles, qui a pris rapidemen - -

Au plus bas dans les sondages et confronté à des polémiques et à des remous dans sa majorité, Nicolas Sarkozy a fait appel ce jeudi au jugement des Français contre les commentateurs et la presse, à moins de 18 mois de l'élection présidentielle.

Confronté à des polémiques à répétition et aux remous provoqués dans sa majorité par un remaniement gouvernemental qui a fait la part belle au noyau dur néo-gaulliste, le président français effectuait son septième déplacement en province sur le thème de la ruralité et de l'agriculture en huit mois.

A l'issue d'une table ronde sur les dossiers agricoles, qui a pris rapidement une allure de meeting électoral, il s'en est pris à ses détracteurs, qui l'accusent d'être allé trop vite pour la réforme des retraites, votée cet automne, et pas assez pour celle de l'aide aux personnes âgées dépendantes.

"Le matin, quand je me lève, il me faut un moral fantastique parce que, franchement, quand je lis les journaux, à la première page je vais trop vite et à la seconde je vais trop lentement", a-t-il dit devant un millier de personnes réunies dans le gymnase d'une bourgade de l'Allier, Le Mayet-de-Montagne.

"Moi je vais vous dire ce qui m'intéresse", a poursuivi le chef de l'Etat en s'adressant à l'assistance: "C'est votre jugement à vous parce que les Français sont des gens de bon sens et, en définitive, ils savent qui est au travail et qui parle."

Parler est un "sport national" dans lequel les Français sont "sans doute champions du monde" alors que "faire, c'est un poil plus compliqué", a-t-il poursuivi.

Dans un plaidoyer pro domo, il a fait valoir qu'un homme responsable "dit non plus souvent que oui".

"Ce n'est pas celui qui a le pouvoir de dire oui, c'est celui qui a le courage de dire non parce que pour dire oui, c'est très facile", a-t-il dit.

"PAS DE FARIBOLES"

"Les dossiers qui arrivent sur ma table, ce sont vraiment les plus compliqués", a-t-il ajouté. "Même omniprésident, ça me réserve les omni-embêtements."

Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois défendu sa politique de baisse des dépenses de l'Etat, notamment de réduction du nombre de fonctionnaires, dans un monde rural inquiet de la disparition progressive des services publics.

"Il y a des élections cantonales, il y a des élections sénatoriales (en 2011), il y a même paraît-il une élection présidentielle. Mais (...) je ne raconterai pas de fariboles aux Français", a déclaré le chef de l'Etat.

"Nous devons réduire nos dépenses parce que je n'accepterai pas que nous augmentions nos impôts", a-t-il ajouté.

Dans une envolée très campagne électorale, il a invité les Français à avoir confiance dans leur pays, qui est "capable de faire de grandes choses".

"La France est un pays qui ne ressemble à aucun autre pays", a déclaré Nicolas Sarkozy.

"On peut relever le défi de la sortie de crise, on peut relever le défi du XXIe siècle", a-t-il poursuivi. "Mais il ne faut pas qu'on le relève avec arrogance, il faut parfois qu'on se remette en question, qu'on se remette à l'ouvrage, qu'on repense nos méthodes, qu'on repense nos structures."

Tout en respectant le "génie français" et l'art de vivre à la française, les Français doivent comprendre qu'ils vivent dans un monde où la compétition est la règle, a insisté le président.

"J'ai été élu pour porter ce message", a-t-il dit. "Pour que la France reste elle-même il faut qu'elle accepte de changer pour s'adapter au XXIe siècle. Il ne faut pas voir le passé avec nostalgie, il faut s'inspirer du passé, il faut garder nos racines. Mais en même temps il faut se tourner vers l'avenir, il ne faut pas en avoir peur."

"On est capable de gagner cette bataille et moi, mon rôle, c'est de préparer le pays pour que la France gagne une nouvelle fois", a conclu Nicolas Sarkozy, dont il semble aujourd'hui pratiquement certain qu'il briguera un deuxième mandat en 2012.

Edité par Patrick Vignal