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Municipales à Lille: Martine Aubry annonce sa candidature à un quatrième mandat 

Martine Aubry lors d'un meeting du Parti socialiste à Lomme, dans le Nord, le 13 septembre 2014. - Philippe Huguen - AFP

Martine Aubry lors d'un meeting du Parti socialiste à Lomme, dans le Nord, le 13 septembre 2014. - Philippe Huguen - AFP - -

La maire socialiste de Lille, à la tête de la ville depuis 2001, a mis fin au suspens ce jeudi en annonçant qu'elle comptait briguer un quatrième mandat.

La maire PS de Lille, Martine Aubry, a annoncé sa candidature à un quatrième mandat aux élections municipales de mars 2020, dans un entretien à La Voix du Nord mis en ligne ce jeudi soir.

À la tête de la ville depuis 2001, elle avait assuré après sa réélection en 2014 qu'elle ne se représenterait plus, "sauf circonstances exceptionnelles". Assurant avoir "beaucoup mûri" sa décision, elle juge aujourd'hui nécessaire de "tenir la barre" face aux inégalités "qui ne se sont pas arrangées", aux tensions sociales ou à la crise climatique.

Un programme "socialement juste" et "écologiquement fort"

Face au libéralisme "à tout crin", selon elle, du président Emmanuel Macron et à l'urgence environnementale dans une ville fortement touchée par la pollution, celle qui a porté l'emblématique loi sur les 35 heures entend axer sa campagne sur un programme "socialement juste" et "écologiquement fort".

"Ma conviction est qu'il n'y aura pas de transition pleine et entière sans justice sociale. Je serai garante de l'une et de l'autre", a précisé à l'AFP Martine Aubry, à une semaine d'un large mouvement social contre la réforme des retraites.

Si elle dit avoir "beaucoup mûri" sa décision de se représenter, sa candidature était un secret de Polichinelle. Dans les starting-blocks depuis des mois, la fille de Jacques Delors avait lancé dès 2018 son think-tank, "Lille 2030", avant de se doter d'un micro-parti, avec une association de financement "Lille avenir".

"Je pars pour un mandat complet" de six ans, assure-t-elle face aux interrogations sur un possible passage de relais en cours de route. "Si je me sentais pas en forme, si je ne me sentais pas enthousiaste, je n'irais pas", ajoute-t-elle dans le quotidien régional.
"Ce qui ne m'empêche pas de préparer l'avenir", précise à l'AFP celle à qui l'on reproche souvent de ne pas avoir su préparer sa succession. "Je veux transmettre ce que j'ai appris et apprendre aussi de ceux qui incarneront à terme l'avenir de Lille", ajoute-t-elle.

Martine Aubry est un "animal politique"

Elle n'a pas indiqué si l'autre baron socialiste du Nord, l'ex-ministre Patrick Kanner, avec qui elle a fait la paix à la rentrée, figurerait sur sa liste. Pour le scrutin de mars 2020, toutes les têtes d'affiche sont donc désormais connues à Lille.

Martine Aubry devra notamment affronter son ancienne directrice de cabinet, Violette Spillebout, une ex-socialiste qui a obtenu l'investiture LaREM après une bataille féroce avec la députée macroniste Valérie Petit.

Elle devra aussi surveiller, après le très bon score d'EELV à Lille aux européennes (21,7%, meilleur résultat jamais enregistré dans la ville), l'écologiste Stéphane Baly, qui siège dans la majorité municipale mais juge que Martine Aubry a "raté sa sortie".

Sont également en lice Julien Poix (LFI, qui compte deux députés lillois), l'ancien ministre Marc-Philippe Daubresse (LR), Eric Cattelin-Denu (RN) et le divers droite Thierry Pauchet, chef de file de l'opposition lilloise qui a refusé de céder la place à Marc-Philippe Daubresse.

"Aubry est un animal politique, elle a de la ressource. La favorite, c'est largement elle", pronostique un ténor régional. L'intéressée balaie critiques et mises en garde sur un possible "combat de trop". "Ma passion est intacte et j'entends beaucoup de Lillois désireux de poursuivre l'aventure commune", assure-t-elle.

La bataille pour Lille est importante aussi pour un PS en déconfiture. Longtemps hégémonique dans le Nord, il a quasiment tout perdu en quatre ans: le département, la région, la métropole lilloise et ses députés... Le beffroi apparaît comme le dernier bastion régional à sauver.

Jeanne Bulant avec AFP