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Moscovici : « Sarkozy méprise le message des électeurs »

Pierre Moscovici, député socialiste du Doubs

Pierre Moscovici, député socialiste du Doubs - -

Au lendemain d'un remaniement ministériel « dérisoire » selon lui, le député socialiste Pierre Moscovici dresse un portrait peu flatteur d'un « Sarkozy de toutes les erreurs ».

Un chiraquien au Budget, Woerth au Travail, un ancien ministre de Raffarin à la Jeunesse et un villepiniste à la Fonction publique. Dans son remaniement ministériel opéré hier lundi au lendemain des Régionales, Nicolas Sarkozy a parié sur le rassemblement de sa famille politique. Une « réponse dérisoire d'un homme qui n'a pas compris le message des électeurs dimanche », estime le député socialiste du Doubs, Pierre Moscovici. « C'était un message politique, social, qui appelait à la remise en cause du Président de la République dans sa façon de l'être, dans sa façon de faire de la politique, et dans sa politique. Et au lieu de ça, il a fait une espère de petit bricolage qui ne s'adresse qu'à l'appareil de l'UMP. Il méprise le message des électeurs. Il leur dit : je n'en ai rien à faire. La seule chose que je change, c'est l'UMP. C'est un homme qui est en train de s'enfermer, dans son palais, dans son parti. Depuis l'été, c'est le Sarkozy de toutes les erreurs. Au lendemain des élections européennes, il avait plutôt une bonne main, il avait adopté une posture un peu plus présidentielle ».

« Le message du remaniement : circulez, y'a rien à voir »

Interrogé plus précisément sur la « réussite » du Chef de l'Etat face à la crise, Pierre Moscovici poursuit : « il avait en tous cas réussi à faire croire qu'il avait réussi. Les Français avaient le sentiment qu'il était un acteur européen actif, un homme écouté sur la scène internationale et même qu'il s'opposait ici ou là à telle ou telle dérive du capitalisme financier. Et puis, patatras ! On s'est aperçu qu'en Europe, il était avant tout égoïste, que sur la scène internationale il était jaloux et que s'agissant du capitalisme financier, ça restait ce à quoi il ne touchait jamais. Il y a notamment un symbole très important, c'est l'absence de remise en cause, depuis 2007, du bouclier fiscal. Je crois que les Français attendent des mesures fortes, symboliques ; qui montrent qu'il y a une écoute du peuple qui n'en peut plus de l'injustice sociale, fiscale. Et quelle que soit la qualité des hommes, ce n'est pas l'entrée de monsieur Baroin, l'entrée de monsieur Woerth ou l'éviction de monsieur Darcos, [qui changeront quoi que ce soit]. Tout le monde s'en fout ! Et on aura compris surtout que le message du remaniement, c'est : circulez, y'a rien à voir, je continue comme avant ».

Pour retrouver l'intégralité de l'interview de Pierre Moscovici, cliquez ici.

La rédaction-Bourdin & Co