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Moscovici : « Marine Le Pen, plus dangereuse que son père »

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A quelques jours du second tour de l'élection municipale à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), le socialiste Pierre Moscovici croise les doigts pour que la gauche, soutenue par l'UMP, l'emporte devant le FN.

Soulagement dans le camp « Républicain », il ne devrait pas y avoir de triangulaire à Henin-Beaumont ce dimanche 5 juillet. La liste d'extrême droite menée par Steeve Briois et Marine Le Pen est arrivée en tête au premier tour dimanche dernier avec près de 40% des voix, a profité de la mauvaise gestion et des malversations présumées de l'ancien maire socialiste Gérard Dalongeville - incarcéré en avril pour détournement de fonds publics.
Les appels à l'union se sont multipliés hier pour contrer le Front national, en position de ravir au Parti socialiste la mairie d'Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais. A 5 jours du second tour de l'élection municipale, le candidat divers gauche Daniel Duquenne, arrivé en seconde position (environ 20%) a refusé de fusionner avec le socialiste Pierre Ferrari (3e avec 17%) qui a finalement choisi de ne pas présenter de liste. Du PC à l'UMP, en passant par le Modem et les Verts, tous les partis locaux ont appelé à voter pour Duquenne.

« Le Front National n'est pas mort »

Visiblement soulagé de voir l'UMP rejoindre la gauche pour faire face au FN, le député socialiste du Doubs Pierre Moscovici, tire quelques conclusions de ce qui se passe à Hénin-Beaumont : « le Front National n'est pas mort, contrairement à ce qu'on croît. Je pense même - pour une fois comme Jean-François Copé - qu'il est en train de faire un retour dans un électorat populaire qui est extrêmement déboussolé. Et je pense que si l'on avait eu un Le Pen en forme lors des élections européennes, on aurait eu une surprise de ce côté-là. »

« Marine veut participer à la droitisation de la vie politique française »

Convaincu que « Marine Le Pen est plus dangereuse que son père », Pierre Moscovici met en garde contre l'avancée de l'extrême droite dans le pays : « Elle a moins de talent que lui, moins de facilité oratoire, une rhétorique plus plate. Mais ce n'est pas du tout la même logique. Jean-Marie Le Pen a vécu, en près de 60 ans de politique, dans la marge ; il assumait la fonction "tribunicienne" : je râle, je gueule, je proteste contre le système... Elle, est très différente : elle se débarrasse de certaines outrances, négationniste par exemple. Elle est tout aussi extrémiste sur le plan des idées. Et par ailleurs, elle a envie de participer au pouvoir et à la droitisation de la vie politique française. Et de ce point de vue là, je me réjouis que l'UMP ne tombe pas dans le panneau et ne dise pas : PS, FN, blanc bonnet, bonnet blanc.
Bien sûr, je souhaite ardemment une victoire de la gauche. Et aussi des républicains. Mais si ça se produit, il ne faut pas se dire : ouf, c'est fini, c'est un soulagement, un épiphénomène. Attention, les idées d'extrême droite ne sont pas mortes en France. »

La rédaction-Bourdin & Co