Moscovici : « La TVA et les franchises pourraient augmenter »

Le député PS du Doubs revient sur la crise financière qui risque de toucher l’Europe et la France. Allons-nous vers un plan de rigueur ?

Jean-Jacques Bourdin : On a employé le mot rigueur mais tout le monde en a peur...

Pierre Moscovici : Je ne vais pas parler du mot, je vais parler de la chose. D'ailleurs, François Fillon l'a dit : « il n'y aura pas de plan de rigueur ». Mais il y aura, et c'est logique, un ajustement sur les dépenses publiques. Ce qu'il faut connaître, en réalité, c'est la marge de cet ajustement et ce qui est inquiétant c'est que vous avez un projet de loi de finance qui est calculé sur des hypothèses économiques fausses : 2,25% de croissance alors qu'il risque d'y avoir 1,5% voire moins. C'est là aussi l'enjeu de cette crise économique et financière qui est en train de se dérouler. De l'autre côté vous avez un paquet fiscal qui fait 14 milliards d'euros à financer. Si par exemple il y avait 20 milliards d'euros à financer cette année, pour rester dans les clous des déficits publics, alors à ce moment là, le plan d'ajustement serait extrêmement sévère.

Jean-Jacques Bourdin : Ça veut dire quoi un « plan d'ajustement sévère » ?

Pierre Moscovici : Ça peut être deux choses : d'abord, les coupes dans les dépenses publiques mais est-ce qu'on va atteindre l'éducation, la police, la justice ou l'hôpital encore, qui est déjà vraiment à l'os ? Et de l'autre côté ça peut aussi vouloir dire des prélèvements supplémentaires pour rétablir un équilibre et on repense à la TVA.

Jean-Jacques Bourdin : La TVA va augmenter ?

Pierre Moscovici : Je ne sais pas. Les franchises médicales peut-être mais aujourd'hui il est trop tôt pour le dire. Je ne veux pas crier au loup, nous sommes au lendemain des élections, laissons le gouvernement réagir aussi à une crise qui est en train de se dérouler. Disons simplement que ces hypothèses économiques sont fausses.

La rédaction-Bourdin & Co