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Mort de Naomi: Agnès Buzyn envisage de "simplifier" le système de prise en charge des urgences

Invitée de BFMTV, la ministre de la Santé Agnès Buzyn est revenue sur les circonstances du drame et ses zones d'ombre. Elle évoque par ailleurs les différentes mesures envisagées.

La ministre de la Santé souhaite "comprendre ce qui s'est passé" le jour où Naomi Musenga, jeune mère de 22 ans, est morte après un appel négligé par le Samu de Strasbourg. Invitée sur BFMTV ce mercredi, Agnès Buzyn a développé les différentes dispositions prises afin de faire la lumière sur ce drame. 

Naomi Musenga a appelé le Samu le 29 décembre dernier. Dans l'enregistrement, rendu public, la jeune femme appelle à l'aide d'une voix faible, assurant l'opératrice qu'elle va "mourir". Cette dernière, suspendue depuis, la redirige vers SOS Médecin, après l'avoir raillée avec une femme du Centre de traitement des alertes des pompiers du Bas-Rhin.

Plusieurs dysfonctionnements

Agnès Buzyn pointe plusieurs dysfonctionnements du doigt. Elle s'étonne notamment d'avoir pris connaissance de cette affaire par la presse, cinq mois après les faits: "Quand un événement grave survient dans un hôpital ou un établissement de santé l’établissement doit informer l’agence régionale de santé qui fait également informer le ministère si c’est un sujet de décès (...) Cette déclaration, qui est obligatoire, n'a pas eu lieu."

Le jour du coup de téléphone, l'opératrice n'a pas averti de médecin régulateur, comme la procédure l'exige: "La personne n’a pas forcément le médecin au téléphone mais l’opérateur doit raconter le cas et le médecin doit donner un avis. Clairement, l’opératrice n’a pas prévenu le médecin."

Une enquête de l'Inspection générale des Affaires sociales, diligentée par la ministre, devra déterminer les circonstances qui ont mené au drame: "J’aurai la conclusion, j’espère, en fin de semaine (prochaine, ndlr). Elle nous dira si le service était en tension, si le nombre d’appels était anormal. Et cela me permettra de savoir s’il y avait un dysfonctionnement généré structurellement ou si c’est un cas individuel, malheureusement, de quelqu’un qui n’a pas suivi une procédure."

Une organisation à revoir?

Un "rapport inter-inspection" devra par ailleurs faire le point sur les différents numéros d'urgence: "On a commencé à travailler sur ce système qui est en effet un peu compliqué pour les gens. Il y a peut-être lieu d'améliorer les choses". Agnès Buzyn parle de "simplifier", voire d'"unifier": l'éventualité d'un numéro unique, comme le 911 américain, est "une des hypothèses mises sur la table". 

La formation des opérateurs qui prennent les appels du Samu est également remise en cause: "Ce sont souvent des infirmiers, des ambulanciers, des personnes qui travaillent dans le secteur médical ou médico-social qui dans une évolution de carrière peuvent devenir régulateur au Samu, ou opérateur", explique la ministre. "Ce sont des personnes qui vont avoir un background général dans le champ de la santé et qui vont avoir des formations particulières à l’écoute." Peut-on envisager une formation plus spécifique? "C'est une des questions qui vont être posées et qui sont sur la table aujourd'hui."

B.P.