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Politique

Morin : « Pourquoi nous ne devons pas quitter l'Afghanistan »

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« La France poursuivra son combat contre la barbarie. » Quelques jours après les déclarations de Nicolas Sarkozy, le ministre de la Défense Hervé Morin réaffirme l'engagement de l'armée française en Afghanistan.

Alors que 31 soldats français ont été tués depuis 2001 en Afghanistan et que l'opinion publique souhaite de plus en plus le retrait des troupes françaises, le gouvernement répète qu'un désengagement favoriserait le retour d'un régime taliban à Kaboul et la réimplantation d'Al-Qaïda dans une région géopolitique sensible, comme l'explique Hervé Morin, ministre de la Défense : « L'intérêt du monde et de sa sécurité se joue notamment en Afghanistan. Je voudrais que nos compatriotes touchent du doigt une réalité qui serait celle de notre départ précipité : ce serait le renoncement à tous nos efforts - financier, militaire, de sang, le fait qu'aujourd'hui 6 millions d'enfants y sont scolarisés, le fait qu'on ait construit 13 000 kms de routes... Au-delà de ça, pourquoi se joue une partie de l'intérêt du monde en Afghanistan ? Parce que si nous partons, nous faisons de l'Afghanistan la base du terrorisme. Il faut que nos compatriotes aient en tête que dans le monde entier, en permanence, grâce à la coopération de tous les services de renseignements, nous déjouons des projets d'attentats et des réseaux terroristes. C'est ça la principale menace. »

« Moins se préoccuper des talibans... »

Fier de la présence et du travail des militaires français en Afghanistan, le ministre de la Défense poursuit : « l'Afghanistan a pour voisins l'Iran et le Pakistan, qui souffrent d'instabilité. Si nous partons, le risque de contagion dans cet arc de crise est majeur. Or, le Pakistan, pays de 170 millions d'habitants, est doté de l'arme nucléaire. Il faut donc que nous révisions notre stratégie, pour notamment se préoccuper moins des talibans et plus des populations. Il faut arriver à créer des conditions de confiance avec la population, pour qu'ils créent la coopération avec les forces de l'alliance, et non pas avec les talibans. »

La rédaction-Bourdin & Co