BFMTV
Politique

Morin : « Ce qui se fait sur Eric Woerth, c'est une tyrannie »

Hervé Morin, Ministre de la Défense

Hervé Morin, Ministre de la Défense - -

Le ministre de la Défense Hervé Morin, invité de "Bourdin Direct" ce mercredi sur RMC et BFM TV, a défendu Eric Woerth avec véhémence et colère.

Invité de Jean-Jacques Bourdin ce mercredi à 8h35 sur RMC et BFM TV, le ministre de la Défense, Hervé Morin a défendu avec véhémence le ministre du Travail Eric Woerth, dans la tourmente de l’affaire Bettencourt depuis plusieurs semaines. Selon Hervé Morin, il n’est « certainement pas » question qu’il démissionne : « Où est l’état de droit dans lequel nous vivons ? Où est le monde réel ? Celui de la présomption d’innocence, du droit de la défense ? Eric Woerth est chaque jour calomnié, à partir de rumeurs… C’est un politique donc on peut faire tout et n’importe quoi… Ce qui se fait sur Eric Woerth, c’est une tyrannie et je pèse mes mots. », s'est-il écrié, avant de fustiger la « compétition effrénée [que se font] la presse médiatique classique et Internet » accusant à demi-mots les médias d’être responsables de la situation. « J’ai confiance en Eric Woerth et quoi qu’il arrive, il a le droit, au moins, à la présomption d’innocence », a-t-il ajouté.

Afghanistan : « Rendez-vous dans 1 an »

Au lendemain du décès d'un 45ème soldat français en Afghanistan, le ministre de la Défense, Hervé Morin a également évoqué la stratégie française en Afghanistan : « L’Otan a changé de stratégie. Nous sommes dans une année charnière dans laquelle nous avons déployé une nouvelle stratégie qui cherche à s’appuyer sur la population et à gagner sa confiance. Je vous donne rendez-vous dans 1 an parce que dans un an, nous aurons fait la preuve que cette stratégie permet de confier un certain nombre de districts, aujourd’hui sous notre responsabilité, à l’armée, à la police et aux instituions afghanes. Si nous n’avons pas été capables de le faire, vous aurez le droit de me demander ce que l’on fait en Afghanistan. » S’il a également déploré de lourdes pertes humaines, il n’a pas évoqué de date de retrait des troupes françaises.

« Le Général Desportes sera sanctionné »

Faisant ensuite allusion aux déclarations tenues la semaine dernière par le Général Desportes (patron des Ecoles de guerre) sur l’absence totale d’influence de la France dans cette guerre et sur sa soumission aux Etats-Unis, Hervé Morin a affirmé que « le Général Desportes sera sanctionné », rappelant que « jusqu’à nouvel ordre, les militaires sont sous l’autorité des politiques ». « Moi, quand j’étais fonctionnaire, j’appliquais et j’exécutais les ordres de la majorité en place » a-t-il insisté.

« J’ai espoir pour les journalistes otages »

Avec prudence, le ministre a donné des informations sur la situation des deux journalistes de France 3 détenus en Afghanistan depuis plusieurs mois, préférant parler de « contacts indirects » avec les ravisseurs plutôt que de « dialogue » : « Moins on en dit, mieux c’est. J’ai espoir. Je pense que les choses s’améliorent. Aujourd’hui nous avons des canaux de discussion qui semblent fiables. »
Ce sujet a été l’occasion pour le ministre de la Défense de faire taire la polémique née en début de semaine sur les frais liés à la libération des otages. « Il n’est absolument pas question un seul instant qu’on otage français, où qu’il soit, soit amené à payer les frais liés à sa libération. La République française ne va pas tout de même pas faire payer à ses compatriotes et concitoyens les frais de libération. Honnêtement, où en serions-nous ? », a-t-il lancé.

Pour écouter le podcast intégral de l’interview d’Hervé Morin, cliquez ici.