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Morano voit en Hollande "un homme dangereux" pour la France

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PARIS (Reuters) - François Hollande est "un homme dangereux pour la France" car il s'attaque à "ce qui marche le mieux" dans le pays, a affirmé...

PARIS (Reuters) - François Hollande est "un homme dangereux pour la France" car il s'attaque à "ce qui marche le mieux" dans le pays, a affirmé mercredi Nadine Morano, qui évoquait la volonté du candidat socialiste à la présidentielle de réformer le quotient familial.

"Belle conception de la démocratie!", a répliqué sur le mode ironique François Hollande, lors de l'inauguration de son siège de campagne à Paris.

Il a invité le camp adverse, dont il a dénoncé les "ficelles", à "placer le débat au bon niveau".

"François Hollande par ses propositions, qui s'attaquent à ce qui marche le mieux, alors qu'il devrait s'attarder, faire des propositions pour l'emploi, est un homme dangereux pour la France", avait auparavant déclaré la ministre de l'Apprentissage sur France Info.

Nadine Morano a évoqué les conséquences possibles d'une suppression du quotient familial - option envisagée par le directeur de la communication de François Hollande, Manuel Valls, puis écartée par le candidat lui-même - sur le pouvoir d'achat d'un couple de professeurs certifiés avec deux enfants.

Avec un salaire mensuel de 2.240 euros brut pour chaque parent, 330 heures supplémentaires par mois (que le PS entend supprimer), la perte de pouvoir d'achat pour cette famille serait de "919 euros par an", a dit Nadine Morano. "C'est une double peine".

Le quotient familial, mesure nataliste instaurée par la loi de finances du 31 décembre 1945, profite aux 50% de foyers acquittant l'impôt sur le revenu, les principaux bénéficiaires étant les plus aisés qui ont le plus grand nombre d'enfants. Son coût annuel est estimé à dix milliards d'euros par an.

La suppression de cet avantage fiscal serait "une folie", a estimé mardi Nicolas Sarkozy.

François Hollande a expliqué qu'il entendait "moduler" ce dispositif pour plus de justice fiscale, mais n'a pas précisé les modalités de son projet - par exemple le remplacement du quotient familial par un crédit d'impôt.

"METTRE DE LA JUSTICE PARTOUT"

Martine Aubry, première secrétaire du PS, s'est élevée mercredi contre la "caricature" de l'UMP.

"Nicolas Sarkozy pense que les gens ne votent pour lui que parce qu'il leur apporte de l'argent, c'est comme ça qu'il a soigné sa clientèle depuis cinq ans", a-t-elle dit à des journalistes à son arrivée au siège de campagne du PS.

"Je pense que des hommes et des femmes parmi les plus aisés de ce pays peuvent accepter de perdre un peu d'argent, 40 ou 50 euros par mois, quand ils gagnent ce qu'ils gagnent pour que tous les petits Français puissent par exemple avoir leur cantine payée", a-t-elle dit.

Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée, a poursuivi la bataille des chiffres sur LCI.

"Quand vous gagnez 10.000 euros par mois, vous ne pouvez pas avoir le même avantage fiscal que celui qui est au smic", a-t-il estimé. Il a opposé "la philosophie" de François Hollande, qui est de "mettre de la justice partout", à la stratégie de Nicolas Sarkozy qui, selon lui, "joue sur la peur".

"Il prétend être un réformateur mais une fois de plus, il montre qu'il est un vrai conservateur", a dit le député-maire de Nantes.

Outre l'attaque de Nadine Morano, les critiques du camp présidentiel sur l'indécision supposée du candidat socialiste, son imbroglio programmatique, ne tarissent pas.

Pour Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, François Hollande "ne sait pas où il est".

"Ça devient n'importe quoi. Dans la seule journée d'hier, il supprime le quotient familial, après cela il le remplace, ensuite il le module, après cela, il le plafonne. On ne sait pas où il est", a-t-il déclaré sur i-télé.

Brice Hortefeux, vice-président du conseil national de l'UMP, a dénoncé sur Europe 1 "l'incohérence, l'impréparation" du candidat socialiste à l'élection présidentielle.

"Il y a toujours des améliorations possibles, mais nous avons assisté une nouvelle fois à des déclarations contradictoires, des zigzags, des allers-retours", a dit l'eurodéputé, qui anime la "cellule riposte" du parti présidentiel.

Sophie Louet