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Politique

Morano : « La burqa mérite un débat »

Elle était l'invitée des Grandes Gueules jeudi 18 juin

Elle était l'invitée des Grandes Gueules jeudi 18 juin - -

Nadine Morano, secrétaire d'État à la Famille, appuie les députés qui demandent une commission d'enquête parlementaire sur le port de la burqa portée par certaines musulmanes.

À l'initiative du député PCF du Rhône André Gérin, une soixantaine de députés de toutes tendances politiques demandent la création d'une commission d'enquête parlementaire sur le port de la burqa [vêtement intégral grillagé au niveau des yeux provenant de l'Afghanistan et que certaines femmes musulmanes portent] et du niqab [version répandue dans les pays du Golfe laissant les yeux apparents]. Une initiative qui fait débat au sein de la classe politique et religieuse. Fadela Amara, secrétaire d'Etat à la Ville, va même plus loin et propose d'interdire en France les différentes formes de voile musulman couvrant le corps et le visage. Le débat relance la question du port du voile en France, pays laïc qui ne reconnaît et ne subventionne aucun culte mais abrite la plus importante communauté de personnes de confession, de culture ou d'origine musulmane en Europe.

« Une burqa c'est un symbole de soumission »

Sur ce délicat sujet, Nadine Morano, secrétaire d'État en charge de la Famille auprès du ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille et de la Solidarité Brice Hortefeux, met en garde et appelle au débat : « Attention à ce qu'il n'y ait pas d'atteinte aux valeurs républicaines, à savoir l'égalité homme-femme. Le port de la burqa ne doit pas être imposé. Pour ma part, j'ai du mal à penser que dans la majorité des cas, ce n'est pas imposé. Pour l'interdiction ? Je pense que ça mérite un débat. Pour la laïcité dans les écoles, c'est tranché [ndlr, depuis 2004, la France interdit le port à l'école de « signes religieux ostensibles », le voile musulman, la kippa juive, le crucifix ou encore le turban sikh]. Mais quand certaines personnes portant la burqa, lors d'un contrôle de chèque avec pièce d'identité, dans un supermarché par exemple, refusent de montrer leur visage, ça n'est pas acceptable. Parce que c'est une atteinte aux valeurs républicaines. Par ailleurs, quand on voit que certaines femmes ne peuvent pas aller chez le médecin ou dans une maternité pour des soins gynécologiques, parce qu'elles réclament une femme pour se faire examiner, là on n'est plus dans le cadre de l'égalité homme-femme. [...] Pour moi, une burqa c'est un peu un symbole de soumission. J'ai du mal à penser qu'une femme se met un grillage devant les yeux. En tant que femme, ça me choque. Parce que je pense que ça lui est plus imposé que ça n'est une volonté personnelle. Il faut condamner l'oppression qui pourrait être faite sur les femmes. »

La rédaction