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Politique

Morano : « Croyez-vous qu’un jeune qui parle verlan trouvera du travail ? »

Nadine Morano, secrétaire d’État à la Famille et à la Solidarité

Nadine Morano, secrétaire d’État à la Famille et à la Solidarité - -

Invitée de Bourdin Direct ce mercredi, la secrétaire d'État à la Famille et à la Solidarité, Nadine Morano, apporte son soutien à Éric Besson qui souhaite fabriquer de «bons Français», et en donne une définition.

Interrogée sur la définition du « bon Français », Nadine Morano, invitée de Bourdin Direct ce mercredi sur RMC, préfère parler de valeurs républicaines et explicite des propos qu’elle a tenus en décembre dernier sur les difficultés d'intégration des jeunes musulmans parlant le verlan, lors d’un débat sur l’identité nationale.

« Je préfère aider les jeunes que leur mentir »
« Je dirais ce qui permet d’être un Français. Parce que "qu’est-ce qu’un bon français ? Qu’est-ce qu’un mauvais Français ?"… C’est un peu compliqué. Pour moi, les valeurs qui incarnent la France, c’est le respect de nos institutions, de nos règles et de nos lois, de nos coutumes, de nos traditions. C’est ça être Français pour moi. C’est le respect de notre devise, du drapeau, de la Marseillaise, c’est tout ça. Dans l’intervention que j’avais faite, je parlais des jeunes qui ont beaucoup de mal à s’intégrer, qu’on caricature et qui se laissent enfermer dans cette caricature, qui vivent dans les cités. Lorsque je les reçois à ma permanence, je leur donne des conseils. Est-ce que vous croyez qu’un jeune qui parle verlan, qui parle mal, qui se donne toute la caricature d’un jeune de banlieue mal intégré, va réussir à trouver un travail ? Moi je leur donne des conseils pour s’intégrer parfaitement parce que je ne pense pas que ce soit le fait d’être un Français d’origine immigrée qui doit poser des barrières. Lorsque vous êtes vraiment en situation de trouver un emploi et de répondre à des critères, vous devez y arriver. Ne pas dire la vérité aux jeunes, c’est ne pas les aider. Moi je préfère les aider que leur mentir », a-t-elle déclaré.

« La France, ça se respecte »
La secrétaire d’Etat à la Famille et à la Solidarité défend par ailleurs le projet de loi controversé sur l’immigration porté par Eric Besson, en particulier le durcissement des critères de déchéance de nationalité : « Eric Besson a demandé 6 mois de travail et de concertation sur le fond. Il répond à la transposition de directives européennes. On ne le dit pas suffisamment. Sur la déchéance de la nationalité, je pense qu’être Français, ça se mérite, c’est un honneur et ça doit se respecter. C’est un message fort. La France, ça se respecte. On ne le fait pas en pensant qu’il y aura des milliers d’assassins, on le fait pour que la répression soit un message fort. Les Français nouvellement admis qui respectent nos lois et qui ne tuent pas de policiers ni de gendarmes ont-ils du souci à se faire ? Non. Ces dispositions ont pour objet de faire respecter la France et d’intégrer justement ceux qui vivent dans notre pays de manière convenable. Ceux qui contribuent à stigmatiser nos concitoyens qui viennent d’arriver, qui sont en situation parfaitement légale, ce sont ceux qui se comportent mal. C’est cela qu’il faut dire. »

Pour l’ouverture de salles de shoot en France…
Contre l’avis du Premier ministre, François Fillon, et du secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand, la secrétaire d’Etat à la Famille et à la Solidarité plaide pour l’ouverture de salles de shoot en France et justifie sa position : « Salles d’injection supervisée. Je préfère ce terme à celui de salles de shoot. Ce dispositif a pour objet d’accompagner les personnes qui se droguent dans des conditions sanitaires déplorables, dont on sait que pour près de 60% d’entre elles, elles sont atteintes de l’hépatite C. Nous avons besoin de mettre en place des dispositifs pour ces publics très précaires. Les salles d’injection supervisée ont pour objectif d’accompagner, mais d’accompagner aussi vers la sortie de la toxicomanie. Il ne s’agit pas de dire : vous avez des lieux pour pouvoir vous injecter votre drogue et le faire de manière délibérée en toute impunité. Ce n’est pas ça. Des éléments d’informations complémentaires seront peut-être de nature à faire évoluer la décision sur ce sujet. Je le souhaite. »

Pour retrouver l'intégralité du podcast de l'interview de Nadine Morano chez Jean-Jacques Bourdin, cliquez ici.

bourdinandco