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Politique

Montebourg juge crédible le chiffre de 45.000 emplois menacés

Dans un entretien au Monde, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg (ici à la sortie du Conseil des ministres mercredi) déclare que le chiffre de 45.000 emplois menacés annoncé par la CGT recoupe ceux de Bercy. /Photo prise le 30 mai 2012

Dans un entretien au Monde, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg (ici à la sortie du Conseil des ministres mercredi) déclare que le chiffre de 45.000 emplois menacés annoncé par la CGT recoupe ceux de Bercy. /Photo prise le 30 mai 2012 - -

PARIS (Reuters) - Le chiffre de 45.000 emplois menacés annoncé par la CGT recoupe ceux de Bercy, déclare le ministre du Redressement productif,...

PARIS (Reuters) - Le chiffre de 45.000 emplois menacés annoncé par la CGT recoupe ceux de Bercy, déclare le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, dans un entretien au Monde publié jeudi.

Le nouveau gouvernement français espère sauver le maximum d'emplois et presse les entreprises de faire appel au soutien public, alors que le chômage augmente chaque mois depuis un an.

Interrogé sur le nombre de 45.000 emplois menacés, Arnaud Montebourg répond : "Ces chiffres recoupent de façon crédible ceux de mes services."

"Notre rôle est de tout faire pour sauver les emplois qui peuvent l'être. C'est pour cela que nous avons besoin d'anticiper au maximum", ajoute-t-il. "Je lance donc un appel aux chefs d'entreprise : il est préférable de demander des mesures de soutien bien avant l'apparition de difficultés."

Le Comité interministériel de restructuration industrielle, chargé d'examiner les cas des entreprises de plus de 400 salariés, "connaît son plus important pic d'activité depuis la crise de 2008", poursuit Arnaud Montebourg.

Pour les autres, "il va falloir s'organiser dans les régions et associer les collectivités locales et les partenaires sociaux autour des préfets de région".

Parmi les leviers visant à soutenir les entreprises, figure la future Banque publique d'investissement, au sujet de laquelle le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a dit sur France Inter qu'il présenterait "un premier rapport, la semaine prochaine au conseil des ministres, sur une préfiguration".

UNE CINQUANTAINE D'ENTREPRISES CONCERNÉES ?

Lors de leurs rencontres mardi avec le gouvernement, les syndicats l'ont pressé de se mobiliser contre les plans sociaux, tandis que le patronat lui demandait de ne pas les alimenter en augmentant le coût du travail.

Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a remis mardi au Premier ministre Jean-Marc Ayrault une liste d'une cinquantaine d'entreprises où des dizaines de milliers d'emplois seraient menacés pour des raisons diverses, allant de plans d'économies au redressement judiciaire en passant par des délocalisations.

Parmi celles-ci, figurent aussi bien le constructeur automobile PSA, le groupe pharmaceutique Sanofi, Carrefour ou Fralib, filiale du géant anglo-néerlandais Unilever que le distributeur de presse Presstalis.

Arnaud Montebourg estime dans Le Monde que "la question de la compétitivité est centrale" et devra être traitée lors de la conférence sociale prévue d'ici le 14 juillet.

"Cela procédera d'un échange possible de concessions réciproques", dit-il, les entreprises devant par exemple accepter une baisse de leur rentabilité pour préserver des emplois.

Selon les chiffres publiés mercredi, le chômage a augmenté pour le douzième mois consécutif en avril, se maintenant à son plus haut niveau depuis septembre 1999.

Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse