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Législatives: quand Bayrou rejetait toute idée de marchandage avec Macron

La liste de candidats aux législatives publiée jeudi par La République en marche a déclenché la colère de François Bayrou, qui a fait savoir qu'elle n'a pas "l'assentiment du MoDem". Pourtant, après l'apport de son soutien à Emmanuel Macron, le président du parti centriste avait martelé ne pas avoir fait de "marchandage".

Il n'a pas caché sa colère. Après la publication, jeudi après-midi, de la liste des candidats de La République en marche investis pour les législatives, François Bayrou, qui avait apporté son soutien à Emmanuel Macron dans la course à la présidentielle en février, a fait part de son désappointement.

"La liste des investitures publiées cet après-midi est celle du mouvement politique En Marche!, elle n'est en aucun cas celle à laquelle le MoDem a donné son assentiment", a déclaré le maire de Pau, annonçant la convocation du bureau politique du MoDem ce vendredi. 

"Je ne suis pas au marché, en train d'acheter et de vendre"

L'alliance conclue en février entre les deux hommes devait en effet se traduire par des investitures MoDem aux législatives, d'où les accusations formulées par François Bayrou, pour qui l'accord scellé a été détricoté. Auprès de L'Obs, il a indiqué avoir trouvé un point d'accord avec Emmanuel Macron en déjeunant avec lui à Paris. Selon lui, 120 candidats du MoDem devaient être investis sur les 577. Mais au lieu de cela, 35 ont à ce jour reçu leur label "La République en marche".

Pourtant, le maire de Pau avait martelé à plusieurs reprises, ces derniers mois, que son alliance avec Emmanuel Macron n'incluait pas de marchandage. Dès le 23 février, soit au lendemain de la formulation de son offre d'alliance au candidat d'En Marche!, il assurait sur RTL ne "pas avoir besoin" qu'on lui "fasse une place".

"Je ne suis pas au marché, en train d'acheter et de vendre. (...) Je ne me projette pas au-delà de l'élection présidentielle, j'ai toujours récusé les tickets. Je suis contre les tickets parce qu'il faut que chacun exerce ses responsabilités", déclarait-il ce jour-là. 

"Je sais bien que tout le monde est dans les marchandages, mais pas moi"

Un mois plus tard, le 26 mars, alors invité sur Radio J, François Bayrou poursuivait dans cette idée. Interrogé sur le nombre de candidats que le MoDem présenterait aux législatives, le maire de Pau avait répondu:

"Je sais bien que tout le monde est dans les marchandages, mais pas moi".

Même son de cloche à la mi-avril auprès des Echos, à l'heure où les deux hommes politiques tenaient un meeting commun à Pau. 

"La question des circonscriptions réservées au MoDem pour les législatives a été réglée dès la première minute de notre alliance. Je ne suis pas homme à marchander", insistait encore François Bayrou à ce moment-là.

Adrienne Sigel