François Bayrou ne veut pas "prêter la moindre complaisance" à Gérard Depardieu

Le président du MoDem dénonce fermement les comportements de l'acteur et se démarque d'Emmanuel Macron qui l'avait défendu.

"Je n'ai aucune indulgence". Allié d'Emmanuel Macron, François Bayrou a pris ses distances avec lui concernant Gérard Depardieu, fermement défendu par le chef de l'État après que l'émission Complément d'enquête de France 2 a diffusé des séquences dans lesquelles l'acteur de 75 ans tient des propos misogynes et sexualisant une enfant de 10 ans.

"On ne me trouvera pas parmi ses défenseurs", s'est démarqué le président du MoDem sur BFMTV ce dimanche 7 janvier, jugeant qu'un "certain nombre d'attitudes" du comédien entre dans le registre de "l'indéfendable".

"Je ne veux pas prêter la moindre complaisance avec des mots, des attitudes et peut-être pire encore des regards de cet ordre", a insisté le triple candidat à la présidentielle.

50% des Français estiment que Macron a trop soutenu Depardieu

Des déclarations qui tranchent avec celles d'Emmanuel Macron. Le chef de l'État estimait sur France 5, le 20 décembre dernier, que Gérard Depardieu "rend fier la France", tout en évoquant une "chasse à l'homme".

Des propos qui ont indigné une bonne partie des Français, 50% jugeant que le président de la République a trop soutenu l'acteur, selon un sondage Elabe pour BFMTV. À l'inverse, 22% pensent que ses propos étaient équilibrés et 28% n'ont pas d'avis.

Visé par trois plaintes pour viols et agressions sexuelles - et mis en examen pour l'un d'elles depuis 2020 - ce dernier a déclenché de nombreuses indignations, après la diffusion d'une émission de Complément d'enquête, début décembre, dans laquelle il multiplie les remarques obscènes et insultantes à l'égard de plusieurs femmes.

Outre celui du président, il a reçu le soutien d'une soixantaine de personnalités dans une tribune publiée par Le Figaro le 25 décembre. L'auteur de l'initiative est un acteur décrit dans une enquête du quotidien Le Monde comme "proche des sphères identitaires et réactionnaires".

Depuis quelques jours, plusieurs signataires ont fait part de leur gène et ont pris leurs distances avec cette tribune. Parmi elles: Carole Bouquet, l'ancienne compagne de Gérard Depardieu, Nadine Trintignant ou encore Gérard Darmon. Par ailleurs, d'autre-contre tribunes avaient vu le jour, dont une signée par 8.000 artistes.

Les personnalités qui ont signé ce texte (parmi lesquelles Angèle ou Waly Dia) estiment que le texte relayé dans Le Figaro et "la défense de Macron sont autant de crachats à la figure des victimes de Gérard Depardieu mais aussi de toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles".

Baptiste Farge