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François Bayrou: "Le PS ne veut pas toucher au cumul des mandats"

François Bayrou, ce mardi, chez Jean-Jacques Bourdin.

François Bayrou, ce mardi, chez Jean-Jacques Bourdin. - -

Le président du Modem était l'invité de Jean-Jacques Bourdin mardi matin sur BFMTV. Affaire Tapie, affaire Guéant, cumul des mandats: il a dénoncé les "abus de pouvoir" et a appelé à "l'exemplarité".

L'affaire Tapie est une "organisation au coeur de l'Etat, par le pouvoir de l'Etat du détournement de 400 millions d'euros", a déclaré François Bayrou mardi matin alors qu'il était l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV. Et ce détournement a eu lieu "au profit de Bernard Tapie", a-t-il ajouté, sans s'expliquer "pourquoi".

"Ce que je récuse, ce n'est pas le pouvoir mais l'abus de pouvoir. Dans ce cas, il n'y a aucun doute: il y a eu abus", a affirmé celui qui s'est intéressé à l'affaire Tapie dans son livre Abus de pouvoir en 2009.

Concernant Stéphane Richard, directeur de cabinet de Christine Lagarde à l'époque et actuel PDG d'Orange, placé lundi en garde à vue dans cette affaire, François Bayrou a déclaré qu'il revenait aux actionnaires du groupe de décider de son sort en cas de mise en examen. "Le conseil d'administration doit prendre ses responsabilités mais (...) laissons les juges faire leur travail. Pour l'instant il n'y a pas de mise en examen."

Toujours concernant la moralisation de la vie politique, son cheval de bataille, François Bayrou a qualifié de "faute grave contre l'exemplarité" la nouvelle affaire Claude Guéant. L'ex-ministre de l'Intérieur est accusé d'avoir touché 10.000 euros de primes "en provenance des frais d'enquête et de surveillance". Un rapport d'inspection a été transmis à la justice par Manuel Valls.

Les promesses de François Hollande

François Bayrou a reconnu que la promesse du candidat Hollande de laisser travailler la justice était bel et bien tenue "y compris contre son propre gouvernement", a-t-il déclaré, en faisant référence à l'affaire Cahuzac.

En revanche, le président du Modem a regretté que les promesses concernant "le financement des partis", "la représentation plus juste" des courants politiques au Parlement ou "le cumul des mandats" ne soient pas tenus. "Le PS craint qu'on lui applique la rigueur de ses règles, le PS ne veut pas toucher au cumul des mandats (...) c'est reculer devant le parti et faire passer l'intérêt du parti avant l'intérêt national", a estimé François Bayrou.

Plaidoyer pour la proportionnelle à l'Assemblée

L'ancien ministre de l'Education nationale, interrogé sur le risque de voir entrer le Front national au Parlement si se mettait en place une part de proportionnelle aux élections, a martelé: "il faut que ces courants d'opinion entrent à l'Assemblée nationale, l'extrême-gauche comme l'extrême-droite et comme le centre qui en sont exclus alors qu'ils représentent 40% des Français." "C'est un devoir pour ceux qui organisent les institutions de faire que tous les courants principaux s'expriment. Pas qu'ils aient le pouvoir (...) mais que les minorités soient représentées", a-t-il plaidé.

Violaine Domon