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François Bayrou juge que la réforme des retraites est "améliorable"

Le président du MoDem François Bayrou s'adresse à la presse le 21 juin 2022, à sa sortie de l'Elysée, à Paris

Le président du MoDem François Bayrou s'adresse à la presse le 21 juin 2022, à sa sortie de l'Elysée, à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Pour le président du MoDem, "l'enjeu est que [la réforme] apparaisse comme juste et c'est la condition pour qu'elle soit acceptée".

"Je pense qu'elle est améliorable". C'est en ces termes que François Bayrou a qualifié la réforme des retraites du gouvernement mercredi matin sur LCI. Le patron du MoDem, favorable à une augmentation des cotisations de l'employeur, n'a pas été suivi par l'exécutif.

"Je sais très bien que le gouvernement n'est pas de cet avis et mon idée n'est pas de le gêner ni le mettre en difficulté", a assuré le maire de Pau. Avant d'insister: "La situation est que beaucoup de Français ont le sentiment qu'on demande des efforts aux mêmes, à ceux qui sont au travail, et pas à tous ceux qui sont à la tête des entreprises. Et de préciser:

"Il ne s'agit pas de faire contribuer les patrons, mais les entreprises".

"Vous allez casser de l'emploi"

François Bayrou a sorti sa calculette. L'effort demandé atteindrait "environ 0,7% de la masse salariale". Il serait d'autant plus légitime selon lui que "cette année, cette dernière va augmenter de plus de 5%".

Reste que pour le gouvernement, c'est toujours niet.

"Pourquoi est-ce qu’on ne fait pas payer davantage les entreprises? Parce que vous allez casser de l’emploi", a justifié Olivier Véran, porte-parole du gouvernement dans le même temps sur France Info.

Le soir même, François Bayrou en a remis une louche dans les colonnes du Parisien. "Je pense que l'on peut faire progresser, améliorer la réforme", réitère-t-il. "L'enjeu est qu'elle apparaisse comme juste et c'est la condition pour qu'elle soit acceptée".

"Pédagogie"

Ce n'est pas la première fois que le triple candidat à la présidentielle se fait entendre sur la réforme des retraites. "On n'est pas aux pièces", avait-il temporisé à la fin du mois de septembre 2022 lors de l'université d'été de son parti, estimant que le sujet méritait un débat plus long. Emmanuel Macron, lui, voulait aller vite, mais avait finalement consenti à laisser davantage de place à la concertation.

Convaincu François Bayrou? "Grâce à ce délai, on a évité le piège du passage en force, qui aurait conduit à une explosion sociale", se félicite-t-il auprès du Parisien.

Tout en se montrant critique: "J’aurais espéré qu’on se serve de ces quatre mois pour porter devant l’opinion la pédagogie de la réforme. Il y a des décennies que cela n’est pas fait."

Baptiste Farge