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"Deux claques et au lit": Bayrou "ne peut pas critiquer" le conseil du préfet de l'Hérault

François Bayrou, président du MoDem, lors de l'université d'été du parti, le 25 septembre 2022 à Guidel, dans le Morbihan

François Bayrou, président du MoDem, lors de l'université d'été du parti, le 25 septembre 2022 à Guidel, dans le Morbihan - Damien MEYER © 2019 AFP

En 2002, l'actuel président du MoDem avait lui-même giflé un enfant qui tentait de lui faire les poches. Invité de LCI, ce dernier insiste sur les "différences" entre "la violence" et un "geste éducateur", tout en précisant qu'il ne "défend pas du tout ni les claques, ni les fessées".

Un soutien pour le préfet de l'Hérault Hugues Moutouh? Si le haut-fonctionnaire s'est attiré les foudres d'une partie de la classe politique au moment de livrer sa méthode pour responsabiliser les émeutiers mineurs - "c'est deux claques et au lit" - François Bayrou refuse de lui jeter la pierre.

"Franchement, c'est une déclaration que je ne peux pas critiquer parce qu'il m'est arrivé dans ma vie d'être confronté à des moments comme ça", dit le patron du MoDem sur LCI ce mardi. Et pour cause: il avait lui-même giflé un jeune homme de 11 ans qui tentait de lui faire les poches en 2002, à Strasbourg, lors de la campagne présidentielle.

"Autorité des parents"

À l'époque, le Béarnais disait avoir agi en "père de famille". Un peu plus de 20 ans après, le discours n'a pas changé. "Être un parent [...] ça veut dire que oui, vous devez imposer à ces enfants le respect des choses élémentaires", affirme le maire de Pau.

Peu après avoir giflé, "j'ai reçu 10.000 lettres par la Poste", témoigne-t-il, avant de se gargariser:

"Souvent des parents des quartiers, disaient 'Monsieur Bayrou, vous avez vraiment bien fait de faire ça mais nous, on nous interdit de le faire.'"

"Geste éducateur"

"Je ne défends pas du tout, ni les claques, ni les fessées, mais je défends l'autorité des parents", estime le triple candidat à la présidentielle, qui insiste:

"Entre la violence [...] et un geste éducateur, vous voyez bien qu'il y a des différences".

Pour appuyer son propos, François Bayrou prend exemple sur une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux: on y voit un père qui semble venir chercher son enfant dans les émeutes avant de le mettre dans le coffre de sa voiture. "Ce n'est évidemment pas l'idée de le mettre dans le coffre, c'est l'idée de dire 'écoute, tu reviens et on fait comme ça'", cherche encore à nuancer le Haut-commissaire au Plan.

Visiblement, cette analyse n'est pas partagée par tous les membres de son parti. "Les propos [du] préfet m'ont beaucoup mise en colère", a déclaré sur RMC Maud Petit un peu plus tôt dans la matinée. Issue elle aussi du MoDem, elle était rapporteure de la proposition de loi sur l'interdiction des violences éducatives ordinaires. Un texte qui fait désormais office de loi depuis son adoption et sa promulgation le 10 juillet 2019. Il précise que "l'autorité parentale s'exerce sans violences physiques ou psychologiques".

Baptiste Farge