Bayrou: "La France n'a pas de politique industrielle"

François Bayrou, le président du MoDem et maire de Pau, était lundi matin l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et sur RMC.

Le sort de la branche énergie d'Alstom -convoitée par l'Américain General Electric et par l'Allemand Siemens, le plan d'économies de 50 milliards d'euros, les ambitions pour 2017, les élections européennes... Voici ce qu'il fallait retenir de l'interview de François Bayrou, invité lundi matin sur BFMTV et sur RMC.

# Alstom: l'avertissement

"L'Etat, lorsque la situation l'exige, a le devoir et le pouvoir d'intervenir" martèle François Bayrou. "Le gouvernement a entre les mains une responsabilité très importante ce matin".

Comment interpréter le sort d'Alstom? "Nous n'avons pas de politique industrielle, ce n'est pas en deux jours que devraient se prendre des décisions aussi importantes. C'est une faiblesse de la France et de l'Europe et on a là une très bonne image de l'enjeu européen".

Selon le président du MoDem, l'entreprise Alstom elle-même a commis "une succession d'erreurs industrielles". Le maire de Pau appelle aujourd'hui le gouvernement à "privilégier Siemens, pour bâtir une entreprise de taille mondiale, uniquement européenne".

"Nous avons des entreprises qui s'échappent parce que l'image de la France est dégradée", prévient François Bayrou, et ce "pour deux raisons: nous avons donné l'impression de poursuivre ceux qui réussissaient, fiscalement surtout, et nous avons un labyrinthe de règles".

# 50 milliards d'économies: la réponse de Normand

François Bayrou voit d'un bon oeil le plan d'économies de 50 milliards d'euros: "Ce plan va dans le bon sens. Pour une fois que la gauche assume!". Les députés centristes vont-ils voter le plan? "Si j'étais député, j'enverrais un signe positif. Quand vous êtes dans l'opposition, déjà l'abstention est un signe positif".

Mais qu'on se le dise: François Bayrou "ne signe pas de chèque en blanc". Il faut faire un geste sur les petites retraites, prévient-il.

# Promis juré: François Hollande ne lui a rien proposé

François Bayrou affirme ne pas avoir rencontré François Hollande au cours des derniers mois... et que le président ne lui a rien proposé.
Mais "je suis en politique au niveau national", plaide Bayrou. Tout en refusant de préciser ses éventuelles ambitions présidentielles dans la perspective de 2017.

"Il manque à ce pays un courant ou un parti politique non sectaire", répond François Bayrou, sous-entendant que les centristes peuvent incarner ce courant.

L'élection européenne n'est pas un référendum pour ou contre François Hollande. Est-ce que l'Europe est notre force? Nous répondons oui.

A.L.M.