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Michèle Alliot-Marie croit à un compromis sur la burqa

La ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie estime qu'un consensus devrait intervenir entre la majorité et l'opposition socialiste pour l'adoption de la loi interdisant le port du voile intégral en France. /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvignau

La ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie estime qu'un consensus devrait intervenir entre la majorité et l'opposition socialiste pour l'adoption de la loi interdisant le port du voile intégral en France. /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvignau - -

PARIS (Reuters) - Un consensus devrait intervenir entre la majorité et l'opposition socialiste pour l'adoption de la loi interdisant le port du...

PARIS (Reuters) - Un consensus devrait intervenir entre la majorité et l'opposition socialiste pour l'adoption de la loi interdisant le port du voile intégral en France, estime la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie.

Les députés français entament mardi prochain l'examen de ce projet de loi qui a suscité beaucoup de débats dans la société française mais un affrontement politique devrait être évité.

"Moi, je pense effectivement qu'il peut y avoir consensus", a déclaré Michèle Alliot-Marie sur Europe 1.

Le président du groupe socialiste de l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, a en effet annoncé que le PS ne ferait "pas obstacle" à l'adoption par le Parlement d'une telle loi.

Le PS avait vivement critiqué le projet gouvernemental d'interdiction totale du voile intégral - niqab ou burqa -, prônant une interdiction limitée aux services publics.

"J'ai considéré qu'il fallait, par rapport à ce type de questions, avoir une attitude responsable", a déclaré le patron des députés PS dans un entretien publié vendredi par La Croix.

"Je ferai en sorte de ne pas faire obstacle au vote d'une loi sinon les Français ne comprendraient pas notre position", a-t-il ajouté sans dire si son groupe allait s'abstenir ou non.

Les députés examinent ce projet de loi en séance publique du 6 au 9 juillet. Ils se prononceront par un vote solennel le 13 juillet sur l'ensemble du texte que le Sénat examinera à son tour en septembre.

Ce texte a été adopté la semaine dernière par la commission des Lois. Les commissaires UMP et du Nouveau centre (NC) avaient voté pour. Les commissaires socialistes n'avaient pas participé au scrutin.

"INTERDICTION DE LA DISSIMULATION DU VISAGE"

Le 11 mai, les groupes de la majorité mais aussi le PS avaient voté une proposition de résolution UMP sur les pratiques attentatoires aux valeurs de la République, première étape législative en vue de l'interdiction du voile intégral.

Seul le groupe de la gauche démocrate et républicaine (GDR, PC et Verts) n'avaient pas participé au scrutin. Il devrait adopter la même position le 13 juillet sur le projet de loi interdisant le port du voile intégral.

Le projet de loi sur "l'interdiction de la dissimulation du visage dans l'espace public" prévoit pour les contrevenants des amendes d'un maximum de 150 euros qui pourront être remplacées, ou accompagnées, par des "stages de citoyenneté".

Ces sanctions n'entreront en vigueur que six mois après la promulgation du texte, le temps de mener "une démarche de dialogue et de persuasion auprès des femmes portant volontairement le voile intégral".

Le texte de loi crée en outre le délit d'atteinte à la dignité de la personne humaine, passible d'un an de prison et 15.000 euros d'amende, pour quiconque contraindrait "une personne, en raison de son sexe, à se dissimuler le visage".

La France est le deuxième pays européen, après la Belgique récemment, à vouloir interdire un voile lié à la religion islamique sur son sol.

Selon des enquêtes de police publiées l'an dernier, le phénomène concerne quelques centaines de personnes, au plus quelques milliers, dans le pays.

Une fois adopté, le projet de loi devra passer le cap du Conseil constitutionnel. Le Conseil d'Etat a émis un avis préliminaire négatif.

Emile Picy et Yves Clarisse