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Politique

Merkel et Sarkozy à l'unisson sur la Grèce et la Syrie

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy en conférence de presse après un conseil des ministres franco-allemand à l'Elysée. La France et l'Allemagne ont sommé lundi la Grèce de mettre en oeuvre rapidement des mesures d'austérité supplémentaires sous peine d'être

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy en conférence de presse après un conseil des ministres franco-allemand à l'Elysée. La France et l'Allemagne ont sommé lundi la Grèce de mettre en oeuvre rapidement des mesures d'austérité supplémentaires sous peine d'être - -

par Yann Le Guernigou PARIS (Reuters) - La France et l'Allemagne ont sommé lundi la Grèce de mettre en oeuvre rapidement des mesures d'austérité...

par Yann Le Guernigou

PARIS (Reuters) - La France et l'Allemagne ont sommé lundi la Grèce de mettre en oeuvre rapidement des mesures d'austérité supplémentaires sous peine d'être privée des fonds du nouveau plan d'aide adopté fin 2011 par l'Union européenne.

Les deux pays ont également parlé d'une seule voix sur les violences en Syrie, pour déplorer en termes vifs le veto russe au projet de résolution du Conseil de sécurité de l'Onu appelant à un changement de pouvoir à Damas.

Réuni à Paris, le 14e conseil des ministres franco-allemand a été l'occasion pour Nicolas Sarkozy et Angela Merkel d'exprimer leur totale identité de vues sur les grands sujets.

A moins de trois mois de l'élection présidentielle française, l'exercice ne paraît pas fortuit, alors que Nicolas Sarkozy multiplie les références au modèle allemand et à sa réussite comme source d'inspiration pour améliorer la compétitivité de l'économie.

De plus, Berlin a fait savoir récemment que la chancelière viendrait le soutenir pendant la campagne à venir, alors même que le président français n'a pas encore déclaré sa candidature.

S'agissant de la Grèce, les deux dirigeants ont estimé que "le temps presse" pour les Grecs d'accepter un tour de vis d'austérité supplémentaire, en "votant les réformes sur lesquelles ils se sont engagés".

"Allemagne et France, nous disons à nos amis grecs que maintenant, il faut décider, qu'il n'y aura pas de déblocage de fonds si ces décisions ne sont pas prises et qu'il leur appartient de les mettre en oeuvre", a dit Nicolas Sarkozy.

A propos de la Syrie, Angela Merkel s'est ralliée au projet français de création d'un "groupe de contact des amis de la Syrie" qui permettrait de mobiliser la communauté internationale contre le régime de Bachar al Assad après l'échec des discussions à l'Onu.

CONVERGENCE FISCALE

Il s'agit de montrer au peuple syrien "qu'il n'est pas seul", a expliqué le président français en annonçant qu'il aurait un contact téléphonique dans l'après-midi avec son homologue russe Dmitri Medvedev.

Les deux gouvernements ont également évoqué leur "convergence fiscale" après avoir décidé l'été dernier de travailler à une harmonisation de leur impôt sur les sociétés qui pourrait, à terme, trouver un prolongement européen.

Un "livre vert" sur le sujet a été présenté pour l'occasion, qui recense les points où cette convergence serait bénéfique, l'objectif étant de parvenir à un accord à temps pour le 50e anniversaire du traité de l'Elysée, qui a scellé le 22 janvier 1963 la réconciliation entre Français et Allemands.

Interrogée sur le soutien qu'elle pourrait apporter au futur candidat Nicolas Sarkozy, Angela Merkel a répondu qu'il était "tout à fait normal" de s'aider entre partis amis et rappelé que le président avait participé en sa compagnie à un meeting des jeunesses de la CDU, son parti, à Berlin en mai 2009.

Mais elle s'est refusée à en dire plus, soulignant qu'elle était à Paris en tant que chancelière, et n'a pas répondu à une question sur l'intention du candidat socialiste François Hollande de renégocier le nouvel accord de discipline budgétaire que les Européens ont scellé en décembre.

Nicolas Sarkozy s'en est chargé en insistant sur le caractère "d'engagement d'Etat" et non "politicien" de ce genre d'accord, qui impose à tous le "respect de la parole donnée".

"Je voudrais rappeler ça à ceux qui ne le comprennent pas, ne le savent pas (...) nos pays sont beaucoup plus importants que nos personnes", a-t-il déclaré.

Nicolas Sarkozy a encore dit son "admiration" pour la chancelière, sans oublier pour autant son prédécesseur social-démocrate Gerhard Schröder, l'initiateur des réformes économiques dont il entend aujourd'hui s'inspirer et qui lui avait exprimé son soutien dans une interview publiée fin 2011.

Edité par Yves Clarisse