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Mélenchon s'en prend à "la morgue insupportable" de Macron

Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon - BERTRAND GUAY / AFP

Ce lundi soir sur TF1, au lendemain de l'interview d'Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon n'a aimé ni l'attitude ni les propos du chef de l'Etat lors de son émission télévisée.

Au lendemain de l'interview télévisée d'Emmanuel Macron, TF1 invitait ce lundi soir celui que de nombreux observateurs voient comme son premier opposant: Jean-Luc Mélenchon. Celui-ci a livré son appréciation de l'intervention présidentielle de la veille. Et elle lui a franchement déplu. "Ce qu’a exprimé Emmanuel Macron hier, c’est une vision de caste. Dans la vie, pour lui, il y a les premiers de cordée, ceux qui ont des sous et si on critique on est jaloux, et puis il y a les premiers de corvée", a déploré le leader de La France insoumise. "C’est tous les autres. Ils sont au chômage. Il faut vérifier que ce ne sont pas des multirécidivistes du refus, s’ils luttent, ils deviennent des activistes et même quand il y a du harcèlement, c’est dans les quartiers", a ironisé, amer, Jean-Luc Mélenchon. 

Aus yeux du député élu dans les Bouches-du-Rhône, Emmanuel Macron "a manifesté une morgue (...) insupportable". Sur le fond, le parlementaire a affirmé que le chef de l'Etat et lui se heurtaient frontalement sur leur conception de l'entreprise et de son développement. Selon lui, l'alternative est la suivante: "Dans la tête d'Emmanuel Macron, l’entreprise c’est la finance. (...) Pour moi c’est un collectif humain", et "tout ce qui brise ce collectif" est à combattre. 

Mélenchon craint "la plus grande défaite du monde ouvrier"

Interrogé sur les récents écarts de langage du chef de l'Etat, Jean-Luc Mélenchon a demandé au journaliste de ne pas leur comparer ses sorties parfois fortes, comme lors de sa passe d'armes avec Manuel Valls: "Ne mettez pas sur un même plan un opposant qui parle cru et dru et un président qui insulte depuis l’étranger". Il a aussi reproché au président de la République de ne pas avoir mentionné l'attentat meurtrier ayant endeuillé Mogadiscio samedi: "La parole du chef de l’Etat c’est la parole pour le pays. Certaines paroles ont manqué hier. Pas un mot pour Mogadiscio. Je dis au nom de la France, à tous ceux de Mogadiscio, que nous sommes avec eux dans le deuil". 

Mais le principal sujet de discorde entre l'exécutif et le député insoumis est l'élaboration d'ordonnances pour réformer le Code du travail. Or, Jean-Luc Mélenchon l'a reconnu, l'opposition à cette démarche n'est pas des plus vigoureuses en ce moment: "On ne peut pas dire qu’on est au mieux de notre forme. J’appelle le mouvement social à se ressaisir. (...) Le mouvement syndical est très divisé. Si ça continue comme ça, nous pourrions aboutir à la plus grande défaite qu’ait connu le monde ouvrier."

Robin Verner