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Politique

Mélenchon : « Ces alliances et ces primaires, c'est à vomir ! »

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L'idée de « primaires ouvertes » pour désigner le candidat à la présidentielle de 2012, progresse au PS. Jean-Luc Mélenchon, fondateur du Parti de Gauche, s'y oppose fermement.

Dans une tribune à paraître ce jeudi 27 août dans Le Monde, Martine Aubry, premier secrétaire du Parti socialiste, se dit favorable à des « primaires ouvertes » pour désigner le candidat à l'élection présidentielle de 2012.
Une idée qui fait débat et que le Député européen, fondateur du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon rejette totalement : « Tout ça ne tient pas debout. D'ailleurs aux Etats-Unis, ça ne marche pas, c'est une machine à niveler. Et en Italie, dès qu'on a mis en place la primaire, tout le champ politique s'est déplacé vers le plus petit commun dénominateur ; on a élu Monsieur Prodi. Et résultat, 3 ans après, il n'y a plus un seul député socialiste ou communiste, plus un sénateur, plus un député européen... la gauche s'est coupé la gorge. »

« Cette machine va nous diviser à mort »

Très remonté contre la proposition de « primaires ouvertes » faite par Martine Aubry, à laquelle il dit « clairement non », Jean-Luc Mélenchon poursuit : « En France, cette machine va nous diviser à mort. [...] Moi je veux additionner des forces à gauche. Eux, ils pensent que parce qu'ils ont inventé leurs foutues primaires, ils ont réglé tous les problèmes de gauche. Qu'ils disent plutôt ce qu'ils pensent du fait qu'ils ont voté pour un président de droite au Parlement européen. Vous êtes pour ou contre la relocalisation ? Vous êtes pour ou contre le salaire maximum ?... Voilà des questions sérieuses. Tout ça c'est de l'agitation pour parler d'autre chose que des problèmes qui intéressent les Français. »

« Cet opportunisme noir qui méprise les citoyens »

Citant en exemple le forum des partis de gauche latino-américains réunis la semaine dernière à Mexico, Jean-Luc Mélenchon ne cache pas sa déception face à l'attitude des socialistes français : « quand on arrive en France et qu'on entend parler d'alliance avec le centre et de primaires, franchement c'est à vomir ! C'est nul, c'est d'une platitude, c'est le néant absolu. Devant la crise, la gauche doit dire : qu'est-ce qu'on fait ? Les gens de droite ils font leurs propositions eux.
Cet été, il y a eu une élection partielle à Aix-en-Provence qui était le comble de la décadence : au premier tour, le PS s'allie avec un groupe centriste et au deuxième tour, il s'allie avec un dissident de l'UMP. C'est ça la gauche ? Voilà ce que je rejette : cet opportunisme noir qui méprise les citoyens. Les primaires, c'est l'embrouille généralisée. »

La rédaction-Bourdin & Co