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Mediator: le rapport de l'Igas "accablant" pour l'administration

Le Mediator, accusé d'avoir provoqué la mort de 500 à 2.000 personnes en France, aurait dû être retiré "bien avant" 2009 du marché, écrivent samedi plusieurs quotidiens avant la publication du rapport de l'Igas commandé par le ministre de la Santé. Pour L

Le Mediator, accusé d'avoir provoqué la mort de 500 à 2.000 personnes en France, aurait dû être retiré "bien avant" 2009 du marché, écrivent samedi plusieurs quotidiens avant la publication du rapport de l'Igas commandé par le ministre de la Santé. Pour L - -

PARIS (Reuters) - Le Mediator, accusé d'avoir provoqué la mort de 500 à 2.000 personnes en France, aurait dû être retiré "bien avant" 2009 du...

PARIS (Reuters) - Le Mediator, accusé d'avoir provoqué la mort de 500 à 2.000 personnes en France, aurait dû être retiré "bien avant" 2009 du marché, écrivent samedi plusieurs quotidiens avant la publication du rapport de l'Igas commandé par le ministre de la Santé.

Selon Le Figaro, Xavier Bertrand, qui doit donner une conférence de presse en début d'après-midi, va présenter une "remise à plat complète du système" de surveillance des médicaments afin d'éviter tout nouveau scandale sanitaire.

"C'est tout le système du médicament français mis en place après l'affaire du sang contaminé qui risque de voler en éclat", note le Journal du Dimanche, qui évoque un "fiasco sanitaire".

Pour Le Parisien, le rapport de l'Igas est "accablant" pour l'administration sanitaire.

Le Mediator, un antidiabétique fabriqué par le laboratoire Servier également utilisé comme coupe-faim, a été prescrit à au moins cinq millions de personnes en France entre 1976 et 2009, année de son interdiction, alors que sa dangerosité a été signalée dès la fin des années 1990.

Selon plusieurs études, le Mediator est à l'origine directe de maladies cardiaques graves, les valvulopathies, un lien contesté par Servier.

L'Inspection générale des affaires sociales, qui a compétence pour enquêter sur l'administration, n'a pu auditionner les responsables du laboratoire.

Selon son fondateur, Jacques Servier, le Mediator n'aurait fait "que trois morts".

MENACES DE MORT

Plus de 100 plaintes, pour homicides ou blessures involontaires, sont aujourd'hui aux mains du parquet de Paris qui a ouvert une enquête préliminaire et procédé à ses premières auditions cette semaine.

Deux missions d'information parlementaires ont été créées sur le Mediator, à l'Assemblée et au Sénat.

Selon Le Figaro, le rapport de l'Igas "met clairement en lumière le fait que le médicament (...) aurait dû être retiré bien avant l'année dernière".

L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), qui décide des autorisations de mises sur le marché et de retrait des médicaments, est dans la ligne de mire des autorités.

Après sept ans à la tête de l'Afssaps, son président Jean Marimbert a annoncé son départ cette semaine, parlant de sa "fierté ternie" par l'affaire du Mediator.

Il a présenté dans Libération les grandes lignes d'une réforme de l'instance, prônant notamment le renforcement des contrôles des experts pour éviter les conflits d'intérêts.

Le Figaro écrit samedi que certains des membres de l'Afssaps ont reçu des menaces de mort "pour laisser un médicament sur le marché ou maquiller les résultats d'études défavorables à un produit".

De son côté, Le Parisien croit savoir que le ministre de la Santé annoncera la création d'un fonds d'indemnisation pour les victimes du Mediator "placé sous le contrôle direct de l'Etat".

"La contribution financière du laboratoire (Servier qui fabriquait le Mediator) reste à déterminer", ajoute le journal.

Laure Bretton, édité par Eric Faye