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Politique

Médias: Mélenchon entre en guerre contre "l'hégémonie idéologique"

Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon - BERTRAND LANGLOIS / AFP

Jean-Luc Mélenchon, dont le mouvement se dit victime d'un acharnement médiatique, estime sur son blog que le "système médiatique" est son principal adversaire politique.

Reculer pour mieux sauter: dans une note de blog publiée ce lundi, Jean-Luc Mélenchon s'inquiète du regain de tension entre médias et insoumis, avant de longuement exposer son plan de bataille contre le "système médiatique", "adversaire central de la bataille pour la révolution citoyenne".

Appel au calme

Revenant sur le dérapage d'Éric Brunet - sur notre antenne, l'éditorialiste avait traité les électeurs de Jean-Luc Mélenchon "d'abrutis", avant de présenter ses excuses sur Twitter - ou la séance de "Mélenchon-bashing" dont il se dit victime dans l'émission C dans l'Air, le député des Bouches-du-Rhône se pose en victime et appelle au calme... à sa manière: 

"Tout cela n’est-il pas tout à fait excessif? Pourquoi toute cette violence contre nous ? Et si les éditocrates retrouvaient leur sang-froid? (...) Mesdames, messieurs, il faut vous calmer! Ce débordement dangereux de la hargne ordinaire du parti médiatique me conduit à le demander fermement."

En matière de hargne à l'encontre des médias, Jean-Luc Mélenchon n'a pourtant jamais fait preuve de "pudeurs de gazelles". Qu'importe, le leader de la France insoumise se veut magnanime, inquiet de la paix civile:

"Je suis prêt à comprendre et même à pardonner puisqu’on ne doit pas excuser de tels comportements", écrit-il. "Mais je mets en garde solennellement: la hargne contre les insoumis et leurs porte-paroles pourrait un jour mal tourner et inspirer des violents. (...) Je crois connaître assez bien nombre de ceux qui nous attaquent, et en ont bien le droit, pour savoir que ce n'est pas ce que tous veulent."

"Clergé médiatique"

Aux yeux de Jean-Luc Mélenchon, les événements médiatiques récents relèvent pourtant d'un conflit politique qu'il juge central dans la "révolution des consciences". Estimant que "le pire n’est pas la presse engagée", mais "celle qui fait semblant de ne pas l’être", l'ancien sénateur socialiste écrit: 

"Le consentement à l'autorité et l'évidence de celle-ci reposent toujours sur des constructions idéologiques globales qui fondent leur légitimité. L’appareil qui produit et reproduit cette idéologie et l’injecte dans le sang du corps social doit donc être la première cible du combat contre l’ordre établi. (...) Comme l'a dit le sociologue du 'populisme de gauche', l’argentin Ernesto Laclau, 'le seul parti effectif contre nous est le système médiatique'."

Après une campagne présidentielle axée sur le contournement des médias traditionnels, qu'a incarné la chaîne Youtube du candidat insoumis, le mouvement mélenchoniste s'est inscrit, depuis son entrée à l'Assemblée nationale, dans une stratégie de subversion de l'attention médiatique, organisant une série de "coups de com'" dans l'hémicycle.

Louis Nadau